Berkeley & San Francisco

California, here we come!

Après un long mais agréable trajet en voiture au départ de Eugene, Oregon, passant notamment à proximité du Mont Shasta, nous arrivons le 26/08/2013 en fin de journée, à Berkeley, Californie, chez ma tante Caro et son mari Steve qui vont nous accueillir pour une bonne dizaine de jours avant que nous reprenions notre route vers le sud de la côte Ouest des États-Unis.

Je suis ravi de revenir ici, j’avais 15 ans la dernière fois que je suis venu avec mon frère, Olivier, lors d’un mois de juillet dont nous gardons sans doute, lui et moi, de joyeux souvenirs d’adolescents téméraires dévalant les pentes de Berkeley à toute vitesse en rollers !

Cette fois, pas de rollers dans mes bagages, nous allons donc (re)découvrir Berkeley, East Bay, San Francisco, à pied et en transports en commun, évitant par la même d’avorter notre belle aventure à cause d’une jambe dans le plâtre, conséquence d’une malheureuse chute à roller. Plus de mon âge ces co****ies !

Dès le lendemain de notre arrivée, nous partons donc en ballade dans les hauteurs de Berkeley, en suivant un itinéraire empruntant des escaliers discrets entre les beaux pavillons des collines de Berkeley Est. Assez rapidement, la promenade vous offre une vue incroyable sur toute la baie de San Francisco dans laquelle on distingue très bien, le Bay Bridge, le Financial District de SF, le Golden Gate Bridge (quand il n’est pas dans le smog, bien sûr) et la prison d’Alcatraz. Magda et moi sommes comme des gamins devant un dessin-animé de Walt-Disney!

Le 28/08/2013, j’ai le grand plaisir de retrouver pour déjeuner et prendre le café, Laurent, un ami français, rencontré il y a 9 ans lors de mon échange universitaire à Valence, Espagne, en 2004. Cela fait au moins 5 ou 6 ans qu’on ne s’est pas vu, et j’apprends au cours de cette rencontre que Laurent rentre en France dans quelques semaines, précisément à Lyon, après avoir achevé un post-doctorat en tant que statisticien à l’Université de Berkeley. Echange de bons procédés: Laurent nous briefe sur ce qui lui a vraiment plu en Californie et que nous ne devrions pas rater, et je le mets en relation avec nos amis internationaux à Lyon pour son retour en France. Dans l’après-midi, Magda et moi continuons notre promenade dans le campus universitaire de Berkeley, qui me fait une fois de plus penser que je recommencerai sans problème mes études pour les refaire ici.

Le soir, et ce sera la seule fois (Caro est bien trop bonne cuisinière pour me laisser massacrer ses produits frais et organiques), c’est Magda et moi qui nous mettons derrière les fourneaux : tortilla de patatas et salmorejo « façon Magda », quant à moi, je concocte un petit dessert qui a fait ma renommée de cuisinier hors-pair : mesdames et messieurs, roulement de tambours, SVP : melons-surprise !

Le 29/08/2013, nous prenons le « bart » en direction de San Francisco et arrivons à Embarcadero en tout début d’après-midi, puis commençons à longer la baie en direction du Golden Gate Bridge. En chemin, nous tombons sur le village de la 34ème America’s Cup dont la phase finale démarrera dans quelques jours, précédée pour la première fois d’une « Youth America’s Cup », largement sponsorisée par Red Bull. En attendant le démarrage des hostilités, le village est libre d’accès et il est agréable de s’y promener surtout par le climat que nous avons depuis notre arrivée en Californie.

Deux jours plus tard, à nouveau une rencontre très sympathique : nous avons RDV pour dîner avec Carine, Céline, Philipp et leur toute jeune Salomé. Carine et Céline sont deux amies françaises de longue date : Carine est de passage à San Francisco, en visite chez Céline et Philipp, installés depuis plus de 5 ans ici, heureux parents d’une charmante petite Salomé, à peine 1 an. Nous nous rencontrons dans le « Mission District », le quartier le plus ancien de San Francisco, aménagé par les Espagnols, qui doit son nom à la première mission espagnole fondée en 1791 (Mission Dolores). Nous choisissons d’aller diner dans un restaurant mexicain : margaritas en apéritif, puis burrito, quesadillas, fajitas ou enchiladas, chacun trouve son bonheur dans la carte. Après le repas, nous prenons un dernier verre dans un bar de la « Mission », le verre de l‘amitié, comme on dit, avant de rentrer sur Berkeley.

Le 01/09/2013, nous retournons à San Francisco dans l’après-midi et nous dirigeons cette fois vers Nob Hill et Russian Hill, en Tramway bien sûr, et descendons à l’illustre Lombard Street, particulièrement connue pour sa section entre Hyde Street and et Leavenworth Street, une portion constituée de 8 virages en épingle à cheveux qui a fait de Lombard Street la rue la plus raide du monde. Je ne me souvenais pas que la zone attirait autant de touristes pour une attraction finalement pas si épatante.  Russian Hill offre au moins une chouette vue sur la baie de San Francisco et vous pourrez admirer selon le côté choisi, le Golden Gate Bridge ou Treasure Island. Pour finir la journée, direction Chinatown où nous nous arrêtons pour dîner avant de rentrer sur Berkeley.

Cette pause en famille est vraiment la bienvenue après 3 mois de vadrouille à un rythme soutenu. Nous sommes vraiment logés comme des rois dans le studio sous-jacent à la maison de Caro et Steve. Steve a même pris la peine de nous installer un iMac pour que nous puissions chacun avoir notre écran et rédiger nos articles en même temps. Ajoutez à ce confort, dont nous avions perdu l’habitude, les succulents dîners – qui « ôse » encore ignorer les talents de ma chère tante en cuisine ? – que nous partageons avec eux tous les soirs, et vous comprendrez pourquoi Magda et moi songeons sérieusement à « rater » notre prochain vol.

–          « Caro, on ne resservirait pas une petite Margarita, là ? »

Le 03/09/2013 au matin, nous quittons la maison en même temps que Caro et Steve qui partent au boulot – « Le ‘boulot’ ? C’est quoi ça ? » – et covoiturons dans leur sportive mais néanmoins très élégante VW Golf R, le temps du trajet à Embarcadero. Et nous sommes parmi les tous premiers à emprunter le nouveau Bay Bridge, officiellement ouvert quelques heures avant notre passage, après une très longue période de construction qui aura duré plus de 10 ans et un coût total estimé à plus de 6 milliards de US $. Ce matin, nous avons RDV avec la crème de la crème dans le domaine de la voile sportive : les meilleurs jeunes « navigateurs sportifs » de la planète, âgés de 19 à 24 ans, s’affrontent au cours de la première « Youth America’s Cup » qui a lieu en ce moment dans la baie de San Francisco et c’est gratuit ! Dix équipes nationales se défient dans des courses quotidiennes d’une vingtaine de minutes à raison de 2 courses par jour entre le 1er et le 4 Septembre. Le jour que nous choisissons pour aller les supporter, c’est la Nouvelle-Zélande qui domine largement le spectacle. Et quel spectacle! Quand Red Bull sponsorise un événement, ils mettent « le paquet » : il y a plusieurs hélicoptères qui tournent au-dessus de la baie, des équipes de télévision, des écrans géants, bref une couverture médiatique très importante. Les conditions de vent dans la baie de SF en font un endroit idéal pour les passionnés de voile et de nombreux pratiquants de Kitesurf sillonnent l’entrée de la baie.

Le 04/09/2013, Caro a pris sa journée. Nous devions initialement aller marcher dans le Yosemite National Park pendant 2 jours mais l’actualité en a décidé autrement : un gigantesque incendie qui dure depuis 2 semaines rend la zone impraticable et les routes d’accès aux quelques zones qui restent ouvertes doublent le temps de trajet. Donc, on a changé notre fusil d’épaule : ce matin, nous nous rendons à Muir Woods. Situé à quelques kilomètres au nord de San Francisco, Muir Woods National Monument est une forêt de Séquoia à feuilles d’if qui s’étend sur une centaine d’hectares et dont la vedette principale s’appelle « Coast Redwood » (Sequoia sempervirens). Cet arbre de la famille des Séquoias Géants sont connus pour leur incroyable hauteur. Le plus grand Redwood actuellement à Muir Woods mesure 79 m. mais les plus grands peuvent atteindre 115 m. La plupart des arbres de Muir Woods ont entre 500 et 800 ans et le plus vieux est largement millénaire et aurait au moins 1200 ans.

Dans l’après-midi, après un très sympathique pique-nique à Stinson Beach, nous continuons vers le Nord et atteignons la « North Beach » de Point Reyes, une grande plage sauvage du Pacifique sur laquelle nous faisons une longue promenade en fin de journée.

Le 08/09/2013, Steve et Caro nous prêtent la voiture et nous rejoignons Sébastien, un collègue français expatrié à San José et que je n’ai pas vu depuis plus de 3 ans. Nous déjeunons dans un restaurant de la côte, au sud de SF, sur la Pacifica Road, qui longe le Pacifique entre San Francisco et Los Angeles. Le temps est aujourd’hui moins chaud que les jours précédents mais cela ne nous empêche pas d’aller une fois de plus nous promener sur la plage au niveau de Maverick’s Point, un spot de surf de renommée mondiale. Il se situe tout près du port de Pillar Point, au Nord de Half Moon Bay et il est, depuis de nombreuses années, reconnu comme produisant une des plus grosses et dangereuses vagues du monde. Les vagues de Mavericks atteignent régulièrement 7 mètres de haut, et peuvent atteindre 15 mètres par grosse houle (en général, survenant quelques jours après une grosse tempête sur le Pacifique Nord). Mavericks a atteint une telle renommée aujourd’hui qu’il est devenu un passage obligatoire pour tout « Big Wave Rider » qui se respecte. Les conditions de surf y sont pourtant tellement dangereuses que très peu de surfeurs osent s’y mesurer.

Au retour, Magda et moi décidons de nous arrêter sur Treasure Island, située dans la baie, entre San Francisco et Oakland et tombons par hasard sur un festival de musique électronique pour le moins original : Silent Frisco est le nom d’un groupe de missionnaires fan de musique électronique et le nom donné aux événements qu’ils organisent une fois par mois, rassemblant plusieurs centaines de teufeurs autour d’un concept : danser sur des sonorités électroniques arrivant aux oreilles des participants par des écouteurs Wireless fournis par l’organisation. Imaginez tous les ingrédients d’une fête techno sans aucun son perceptible de l’extérieur: c’est à voir, je vous assure !

C’est sur cette originale note que s’achève notre fantastique séjour à Berkeley & San Francisco. Prochaine étape : Los Angeles en passant par la Pacifica road !

@Caro & Steve: Thank you so much for everything. We truly needed that break and you made us a very big favor by welcoming us in such a comfortable way. Now, we have to go back to reality 😉

Eugene

Notre étape à Seattle aura été courte: en regardant, sans trop y croire, les offres de covoiturage sur craiglist.org, nous tombons sur une annonce qui coïncide exactement avec notre itinéraire ! Nous décidons de contacter le conducteur qui propose de venir nous chercher à notre hôtel le 23/08/2013 au matin, direction Eugene, Oregon. Cela ne pouvait pas mieux tomber, c’est notre prochaine étape.

8h00 du matin, le 23/08/2013, nous rencontrons donc Ian, un hippie qui semble plus ou moins vivre dans son 4×4 Toyota Tacoma depuis quelques semaines. A l’arrière de son « truck », comme il l’appelle, il reste encore un peu de place pour « jeter » nos 2 backpacks au milieu de ses affaires : tente, sac de couchage, nécessaire de cuisine, probablement quelques fringues de rechange (mais, à voir le bonhomme, les affaires propres doivent être bien cachées au fond du 4×4) et il semble même avoir un(e) ou deux parures / déguisements étonnant(e)s (une fourrure rose, par exemple), à l’usage douteux. Assez vite, on apprend que notre chauffeur temporaire aurait dû se rendre à Burning Man, une gigantesque rencontre artistique qui se tient chaque année dans le désert de Black Rock au Nevada, « si il ne s’était pas fâché avec madame / si il avait eu l‘argent / si il avait obtenu un ticket d’entrée ». Bref, on ne saura jamais s’il a vraiment été proche d’y aller à un moment où à un autre, mais en tout cas, concernant l’utilité de cette éclatante parure rose, l’hypothèse du déguisement pour un festival me convient, et je préfère m’en tenir à cette idée.

Je m’arrête quelques secondes sur Burning Man, dont je n’avais jamais entendu parler auparavant, et vous invite à découvrir la toute première phrase d’introduction au concept qui figure sur la page officielle du festival :

“Trying to explain what Burning Man is, to someone who has never been to the event, is a bit like trying to explain what a particular color looks like to someone who is blind.”

Ça m’a vraiment fait rire, en première lecture, et ma première pensée a été que les fondateurs n’auraient pas pu trouver meilleure phrase pour rendre leur festival encore plus incompréhensible et déroutant qu’il ne l’est déjà, à mes yeux, en tout cas. Et bien sachez qu’il attire quand même chaque année de plus en plus de participants, venant maintenant de toute la planète : ce sont 50.000+ personnes qui se rassemblent et reconstituent chaque année une cité nomade, qui a pris le nom de Black Rock City, devenant alors le temps du festival, l’une des villes les plus peuplées du Nevada.

Plus tard, en faisant preuve d’un peu plus de curiosité et d’ouverture d’esprit, je m’aperçois que cela semble être une expérience individuelle et collective unique, finalement régie par une organisation hors-norme et des principes stricts qui sont tout sauf absurdes. Je ne m’étends pas plus car ce n’est pas l’objet de cet article mais je vous invite, aujourd’hui encore, à vous faire votre propre opinion en commençant par lire l’article de Wikipédia ou le site officiel du festival, avant de vous décider peut-être, un jour, à vous procurer un billet d’entrée.

Je reviens maintenant sur notre expérience de covoiturage en compagnie de Ian, qui est à la réflexion, probablement la caricature typique du participant à Burning Man. Nous sommes à peine sortis de Seattle que le personnage nous confie, sans exprimer aucune gêne ni retenue, qu’on lui a retiré son permis de conduire à cause d’un accident dans lequel il était fautif et qu’il n’avait (et n’a toujours pas) d’assurance pour son véhicule. A cet instant précis, je voudrais être à Meudon, derrière l’iMac de maman, pour voir un peu sa tête!

Bon, il est vrai que l’idée de trouver une excuse vaseuse pour quitter le véhicule et changer nos plans nous traverse l’esprit, une excuse du style :

– « Heu Ian, nous, on a besoin de s’arrêter pour sortir du cash, et, heu, on va prendre nos back packs avec nous, parce que, heu, parce que la CB est au fond ! »

Mais non, on ne descendra pas, même si notre nouveau pote ne bluffait probablement pas, sa philosophie de vie semblant tout simplement à l’autre bout du spectre par rapport à la nôtre, mais non, on ne quittera finalement pas le véhicule parce que cette occasion de covoiturer fait partie du voyage, une fois encore, aussi parce que la destination du convoi est exactement la nôtre, et enfin parce que Ian a « du bon son dans le camion » !

Quatre heures plus tard, nous arrivons à Eugene, en Oregon, et Ian nous dépose exactement à l‘endroit où nous retrouvons Alison, la sœur de mon oncle par alliance, qui a très gentiment proposé de nous accueillir chez elle pour le Week-End. Et, par chance, notre passage à Eugene coïncide avec la « 2013 Eugene Celebration », la fête annuelle de la ville qui accueille, chaque année, de nombreux artistes musicaux et un défilé, le samedi matin, dans lequel paradent toutes les associations et les services municipaux à la disposition des résidents.

Le vendredi 23/08/2013 au soir, nous rejoignons donc Eugene Downtown avec Alison et Dilly pour aller écouter Marcia Ball, une pianiste et chanteuse américaine, née au Texas, dont la musique se classe dans le blues, puis Zepparella, un groupe composé de quatre jeunes femmes, dont l’objectif depuis la création du groupe, à l’initiative de la batteuse Clémentine, a toujours été de refaire vivre principalement sur scène, la passion, la beauté, la musicalité de l’historique groupe de rock britannique Led Zeppelin. Il y a beaucoup de monde dans les rues de Eugene ce week-end, une ville dans laquelle semble s’être rassemblés tous les hippies de la région et dans laquelle les notions de libre expression, tolérance, ouverture à l’autre sont poussées à leur paroxysme.

Le samedi matin, nous retournons au centre-ville pour la parade annuelle au cours de  laquelle absolument toutes les causes peuvent s’exprimer : du plus petit regroupement de voisins ayant lancé une initiative de collecte et traitement de compost, à la plus grande association sportive du collège-lycée du coin, en passant par tout un tas d’autres sujets comme la promotion du village nudiste à la sortie de la ville, ou le club de mécanique qui défile dans leurs ingénieux et originaux véhicules non motorisés.

A midi, nous déjeunons au « Eugene Saturday Market », un marché de fruits et légumes ouvert seulement le samedi matin, au sein duquel on trouve, en plus des nombreux postes de produits locaux, une quinzaine de stands offrant une large variété de nourriture internationale : thaïlandaise, mexicaine, indienne, française etc.

Le samedi soir, à nouveau direction centre-ville pour retrouver deux autres artistes sur scène : Lyrics Born, un jeune homme né à Tokyo, ayant ensuite émigré en Californie, à Berkeley, et qui produit un Hip Hop alternatif mêlé d’électronique, puis Dumpstaphunk, un quintet originaire de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, dont le registre est un mélange de funk, soul, blues et rock’n’roll. C’est ce dernier groupe qui aura retenu mon attention ce week-end.

Le dimanche matin, nous accompagnons Alison et Dilly pour une longue promenade autour de Eugene et terminons le week-end par un très sympathique BBQ le dimanche soir.

Alison nous dépose gentiment à l’aéroport de Eugene le lundi 26/08/2013 au matin où nous attend une voiture de location qui va nous permettre de continuer notre route vers le sud, direction Berkeley, Californie.

@Alison & Dilly: Thank you so much for your time and for welcoming us at your place, we had a amazing great time at Eugene with you!

Seattle

Le 21/08/2013 au matin, nous nous présentons vers 11h à la gare routière de Vancouver pour monter dans un bus de la compagnie Greyhound, la plus importante du continent nord-américain, ayant pour destination la ville de Seattle.

Après une courte heure de route dans un bus occupé à seulement 50% de sa capacité, nous approchons de la frontière entre le Canada et les USA. Descente obligatoire pour tous les passagers :

  • présenter son passeport biométrique aux agents des douanes, qui vérifient en même temps l’autorisation ESTA que nous avons, Magda et moi, reçue bien avant notre départ de France,
  • être en possession d’une preuve de sortie du territoire US dans les 90 jours,
  • s’acquitter d’une somme de quelques $ USD pour couvrir les frais administratifs de traitement du formulaire de douane : vous savez, ce fameux formulaire dans lequel on vous demande si vous êtes certain de n’appartenir à aucune organisation terroriste et si vous n’avez pas participé, de près ou de loin, aux persécutions du nazisme ou de ses alliés entre 1933 et 1945.
  • enfin, répondre poliment aux quelques questions des agents de sécurité sur la motivation principale de votre voyage, l’adresse à laquelle vous allez séjourner le plus longtemps etc.

Bon, ça prend une bonne heure puisque tous les passagers du bus sans exception doivent se prêter à l’exercice. Mais finalement, à condition bien sûr de respecter les points ci-dessus listés, on tamponne votre passeport et on vous autorise à rentrer sur le territoire américain.

– “Sir, Welcome to the United States of America!”

Le trajet entre la frontière et Seattle est finalement plus long que prévu et nous n’arrivons à Seattle qu’en fin d’après-midi. Quelques minutes de marche pour rejoindre le Green Tortoise Hostel de Seattle, l’hôtel Backpackers de référence en plein centre-ville, qui propose tout un tas d’activités à des prix réduits voir même gratuitement.

Le lendemain, on décide de se joindre à un Free Walking Tour dont l’hôtel fait la promotion (notre expérience à Sydney il y a quelques semaines a été très positive). Le guide est un jeune américain qui a voyagé beaucoup et a décidé d’importer le concept qu’il a découvert en Europe, à Londres, il y a 1 an et demi. Il a grandi à Seattle et en parle avec beaucoup de passion. Encore une fois, c’est rondement mené, le discours est historique et culturel sans pour autant devenir soporifique, les anecdotes sont drôles, les conseils et astuces pour manger économique ou boire un verre avec la meilleure vue possible répondent parfaitement aux attentes des visiteurs.

En une ballade de 2 à 3 heures, nous découvrons que Seattle, berceau de la marque Starbucks depuis 1971, année d’ouverture du premier Starbucks Coffee, est également le lieu de production d’une marque de bière réputée. « The Pike » est à la fois le nom d’une brasserie familiale de Seattle qui existe depuis 1943, le nom de la bière qui y est produite, et le nom du pub associé à la brasserie qui vend les quelques 15 variétés de bières obtenues par de subtils mélanges de houblon et de malt. Après une rapide visite de la brasserie, nous traversons Pike Place Market, le plus ancien marché de produits frais et locaux des Etats-Unis, qui a vu le jour en 1907, un lieu de business pour de nombreux fermiers, artisans et marchants devenu également un haut lieu touristique de Seattle.

Un peu plus loin, rassemblés autour d’un buste indien en bronze situé au centre d’une petite place (Pioneer Square), nous découvrons l’origine du nom de la ville : Seattle ou Sealth (né vers 1786 – 1866) fut un chef amérindien de la tribu des Duwamish connu pour un magnifique discours adressé au gouverneur Isaac M. Stevens en 1854, lors de négociations avec ce dernier, dans lequel il exprimait son refus de vendre les territoires indiens que les colons blancs voulaient acquérir. Sealth, qui s’était très jeune illustré en tant qu’exceptionnel chef et guerrier, fut également, en temps de paix, un négociateur de grande valeur. Il s’est efforcé, en son temps, d’entretenir de bonnes relations avec ses interlocuteurs blancs et un traité de paix a finalement été signé en 1855, stipulant que les indiens cédaient 2.5 millions d’acres de terre au gouvernement des Etats Unis tout en délimitant le territoire d’une réserve pour les Suquamish. La ville de Seattle fut ainsi nommée par ses fondateurs en l’honneur de ce chef Duwamish. Il y a 20 ans environ, le New York Times révélait que la version universellement répandue du discours de Sealth de 1854 est un faux et qu’elle n’a que quelques phrases en commun avec le discours original, la version connue ayant à priori été rédigée en 1971 par un scénariste américain, Ted Perry. Mais cette supercherie médiatique a tout de même amené ses détracteurs à préciser qu’elle n’enlève rien à la stature historique du Chef Seattle. Je vous encourage vraiment à lire cet émouvant discours dont une traduction, semble-t-il, assez fidèle au texte original, peut-être trouvée ici.

Après cette seconde expérience de Free Walking Tour de grande qualité, nous suivons donc un conseil du guide en allant acheter des pâtisseries chez Piroshky Bakery, une boulangerie-pâtisserie russe qui génère une telle attraction que la queue avant d’être servi ne désemplit jamais. Dans l’après-midi, nous montons au 40ème étage du Columbia Center, toujours sur recommandation du guide de la matinée, pour aller prendre un café chez Starbucks, bien entendu, tout en admirant la vue au travers des immenses baies vitrées du plus haut gratte-ciel de Seattle.

Vancouver

Hello There !

On est le 18/08/2013, et après un peu plus de 20h de trajet, nous venons d’atterrir au Canada, à l’aéroport de Vancouver, il est 14h00, heure locale. Il y a quelques heures, nous « franchissions un cap » : nous traversions la ligne de changement de date, ligne imaginaire à la surface de la Terre qui longe approximativement le 180ème méridien dans l’océan Pacifique, et dont le rôle est d’indiquer l’endroit où il est nécessaire de changer de date quand on la traverse. Puisque nous traversions cette ligne en voyageant  vers l’Est, nous avons donc retranché 24h à nos montres, et gagné par la même un jour de voyage ! Et puisque notre vol durait moins de 24h (c’était long, mais pas tant), et bien nous atterrissons donc à Vancouver avant d’avoir décollé d’Auckland (NZL) où nous nous sommes posés pour une escale. A la seule vue des paysages néo-zélandais à l’approche d’Auckland, quelle déception de ne pas avoir pu intégrer à notre aventure la Nouvelle-Zélande comme une réelle étape. Mais nous ne voulons pas de regrets alors pensons donc à la suite, encore tout un tas de merveilles nous attendent !

A l’aéroport, on a le plaisir de retrouver Vincent, un pote de promo, installé à Vancouver depuis 7 ans, qui vient nous cueillir et qui a prévu un chouette programme pour que nous profitions et découvrions un maximum de sa ville d’adoption durant notre court séjour.

Vancouver a la réputation d’offrir une excellente qualité de vie, probablement en partie grâce à une localisation idéale : à proximité immédiate, on trouve plage et montagne dans un climat tempéré qui varie donc assez peu entre les saisons et qui permet à la fois de profiter des sports d’hiver pendant les mois les plus froids et d’activités sportives outdoor pendant l’été. Les notions de développement durable telles que le recyclage, l’économie d’énergie ou la promotion des circuits courts, visant à réduire le nombre d’intermédiaires entre producteurs et consommateurs, semblent ici omniprésentes. A ce sujet, Lisa, la compagne de Vincent, gère depuis plusieurs années une entreprise dont la mission consiste à collecter les déchets organiques des entreprises locales puis transporter ce compost dans une usine qui porte la responsabilité du traitement post-collecte. D’ici peu, la réglementation imposera la collecte et le traitement des déchets verts pour toutes les entreprises de Vancouver : Lisa est donc sur un créneau qui a le vent en poupe ! Paradoxalement, une proportion assez importante de SDF et de gens vivant avec extrêmement peu de moyens semble se concentrer dans certains quartiers de Vancouver, probablement en partie attirés par un climat beaucoup plus agréable que dans le reste du Canada.

« Il me semble que la misère, serait moins pénible au soleil », disait Aznavour.

Après nous avoir retrouvés à l’aéroport, Vincent nous dépose à notre hôtel et propose de nous emmener dès la fin de l’après-midi pour un premier aperçu de la ville. Vers 17h, après une bonne douche, Vincent nous rejoint et nous quittons l’hôtel direction Vancouver Downtown en remontant Granville Street, une des avenues les plus animées de Vancouver (notre hôtel étant situé sur cette avenue). Vincent nous parle de l’ambiance « électrique » de ce quartier le samedi soir, dont nous ne doutons pas car c’est déjà vivant pour un dimanche en fin d’après-midi. Nous nous arrêtons prendre un « Latte », Vincent nous parle de la relative facilité avec laquelle il s’est intégré ici et nous partageons en même temps quelques souvenirs de notre époque étudiante. Vincent nous emmène ensuite faire le tour de False Creek, un petit bras de mer peu profond qui pénètre au cœur de la ville. Nous passons donc à proximité du BC Place Stadium, le stade multi-usages de Vancouver, qui a accueilli les cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux Olympiques d’hiver de 2010. C’est aussi le stade officiel des Canucks, l’équipe professionnelle de hockey sur glace de Vancouver évoluant dans la Ligue nationale de hockey. Quand on nous parle du meilleur joueur du championnat de hockey sur glace et que nous répondons n’avoir jamais entendu ce nom-là de notre vie, les canadiens ne peuvent pas le croire. C’est pourtant vrai ! Et, de fait, Magda me fait remarquer que nous réagirions probablement de la même façon si un canadien en visite en Europe nous répondait de pas connaitre Cristiano Ronaldo ou Léo Messi ! Nous longeons ensuite la piste cyclable et passons devant le Science World British Columbia, la « Géode » de Vancouver, et arrivons finalement au village olympique, un quartier qui a vu le jour pour accueillir nombre de sportifs et d’événements durant les Jeux Olympiques d’hiver de 2010, et qui est aujourd’hui en plein essor. Il est presque 20h, c’est donc le moment idéal pour s’installer en terrasse : « Mademoiselle, S’il Vous Plait ? Une bière fraiche et un hamburger, pour moi ! Merci »

Le lendemain, nous démarrons la journée en allant sur Granville Island, qui n’est en fait qu’une péninsule ou une excroissance à l’intérieur de False Creek, un lieu anciennement lié à l’industrie du bois et qui devient de plus en plus « trendy » : on y trouve un marché de fruits et légumes frais, des produits internationaux de bonne qualité et un bon nombre de stands de nourriture à emporter permettant de varier les plaisirs : bars à salade, fish & chips, stands asiatiques etc. Après le déjeuner, nous rejoignons Kitsilano Beach, la plage de Vancouver où nous passons l’après-midi, toujours en compagnie de Vincent : bronzage, lecture, et ultimate frisbee, on vous laisse deviner qui fait quoi ! En fin de journée, nous traversons False Creek par un court trajet en FerryBus qui nous ramène vers Downtown Vancouver, où nous retrouvons Lisa pour dîner et partager quelques « drinks ».

Nous ne rentrons pas tard à l’hôtel mais impossible de trouver le sommeil depuis que nous sommes arrivés au Canada. Les 3 jours que nous allons passer à Vancouver sont sans aucun doute insuffisant pour digérer complètement l’important décalage horaire qui nous empêche de tomber dans les bras de Morphée la nuit et nous invite en revanche excessivement fort à « siester » en pleine journée: Magda en subit brutalement les effets dès la 2ème nuit.

Le jour suivant, Vincent vient à nouveau nous cueillir à l’hôtel et nous partons pour Stanley Park, au Nord-Ouest de Vancouver, dont nous allons faire le tour à vélo. Voyant que Magda n’est pas d’humeur à pédaler longtemps, je propose de louer un tandem : c’est amusant et ça permettra à Magda de prendre les photos pendant que je pédale ! Nous faisons donc le tour en un eu plus de 2h en passant sous le Lions Gate Bridge puis en longeant la côte, Stanley Park étant majoritairement exposé à l’océan Pacifique par l’Ouest. Nous avalons un sandwich vers la fin de la ballade, rendons les vélos et repartons à pied vers le quartier de Vincent. En chemin, à l’approche de Harbour Green Park, nous succombons au plaisir d’une paisible sieste au soleil. Malgré le volume sonore des hydravions qui décollent toutes les 10 minutes de Vancouver Harbour Water Airport, nous n’avons cette fois aucune difficulté à trouver le sommeil.

Au réveil, une heure plus tard, nous continuons à nous diriger vers chez Vincent, dans le quartier Gastown, l’un des quartiers historiques de Vancouver, situé au Nord-Est du centre-ville, puisque nous sommes conviés à dîner. Après avoir visité leur quartier puis les exceptionnelles installations communes de leur « condominium » (à Vancouver, il n’est pas rare de trouver au dernier étage d’une tour, un espace commun en libre accès aux habitants du « condo » offrant Gym Center, piscine, jacuzzi, espace TV, ou encore BBQ Pit), nous retrouvons donc Lisa, pour un apéro sur leur terrasse, puis un sympathique dîner suivi d’un Time’s Up, en anglais, S’il Vous Plait !

@Vince & Lisa: Thanks guys, we had an amazing time at Vancouver, loved it, see you in France next time!