Carthagène des Indes

Le 15/10/2013 en début de soirée, nous nous posons à l’aéroport International Eldorado de Bogota, duquel nous devions repartir en fin de soirée pour Carthagène des Indes par un vol intérieur acheté indépendamment de notre billet TDM. Il y a quelques jours à peine, durant notre séjour au Costa Rica, la compagnie Avianca qui opère le vol Bogota – Carthagène, a décidé d’avancer ce vol de 2h, le nouvel horaire ne nous permettant plus d’enchainer les 2 vols comme prévu. Après plusieurs coups de téléphone vers leur plateforme de réservation à 2,50€/min. depuis le Costa Rica pour écouter les alternatives suggérées, nous nous préparons à passer la nuit à l’aéroport puisque la seule proposition reçue consiste à nous faire voler par le premier vol du lendemain matin à 5h45, celui que nous devions prendre le soir du 15/10/2013 étant le dernier de la journée. En arrivant à Bogota, nous décidons quand même d’aller nous plaindre au comptoir de la compagnie, puisque cette fois, nous avons toute la nuit pour aller les enquiquiner. Et bien nous en a pris puisque la négociation prend une toute autre forme face à face que par combiné téléphonique interposé. Sans insister bien longtemps on nous propose cette fois la prise en charge de la nuit, du dîner, du petit-déjeuner du lendemain et du transport A/R depuis l’aéroport jusqu’à l’hôtel. Et quel hôtel ! Sans l’ombre d’un doute le plus confortable, le plus luxueux et le plus cher dans lequel nous ayons séjourné depuis le début de notre aventure. Dommage que la nuit ait été si courte : arrivés à l’hôtel à 22h30, notre taxi vient nous chercher à 4h30 du matin et entre temps, nous devons « caser » un bon dîner aux frais de la princesse. En tout cas, alors que nous pestions contre la compagnie jusqu’à ce soir, nous devons reconnaitre que leur proposition a finalement été honnête, même si il a fallu réclamer à plusieurs reprises – c’est une évidence de nos jours, me direz-vous – pour nous faire entendre.

Bref, après une très courte nuit, et un vol intérieur très matinal, nous sommes cette fois accueillis le 16/10/2013 par Romain à l’aéroport de Carthagène des Indes, notre première destination « colombienne ». Romain est un très bon ami français rencontré il y a 7 ans à Madrid, qui a quitté la France pour s’installer en Colombie il y a tout juste quelques mois afin de monter un projet entrepreneurial de vente d’extensions capillaires avec un associé franco-chilien, Andres.

Ils sont tous deux jetés leur dévolu sur le centre historique de Carthagène et nous accueillent dans une spacieuse et magnifique demeure de style colonial, centrée sur un patio intérieur à ciel ouvert et une charmante et rafraichissante piscine : un luxe de grande valeur au vu du climat tropical et des hautes températures affichées par le thermomètre dans cette région de la Colombie.

Carthagène des Indes, capitale du département de Bolívar, se situe dans le nord du pays, sur la côte Caraïbe colombienne. La ville est baignée par une baie dotée de deux entrées : la péninsule de Bocachica au sud et celle de Bocagrande au nord. Elle est l’une des plus belles villes de toute la Colombie, et l’une des plus anciennes du Nouveau Monde. Fondée en juin 1533 par le conquistador Pedro de Heredia, elle fut, pendant près de quatre siècles, un bastion du Royaume d’Espagne en Amérique du Sud et un important centre de traite des esclaves et de transit de l’or issu des pillages des empires atzèque et inca, or destiné à l’Espagne. La plus importante ville portuaire de Colombie et la plus populaire destination touristique du pays compte aujourd’hui plus d’1 million d’habitants. Classée au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO depuis 1984, c’est une ville fantastique qui conserve des secrets historiques dans ses fortifications et ses balcons, dans son architecture et ses étroites rues pavées.

Après une première journée reposante et des retrouvailles fêtées le premier soir, Romain nous emmène le 17/10/2013 nous promener dans la vieille ville, où il faut flâner le nez en l’air car le spectacle se passe aux balcons: ouvrages colorés, grappes de fleurs le long des murs, fenêtres boisées, etc. Il est agréable de parcourir les rues en contemplant l’architecture coloniale, le Palais de l’Inquisition, la Tour de l’Horloge, les remparts fortifiés, et de nombreux hôtels traditionnels du centre-ville nous laissent pénétrer pour prendre quelques photos du splendide héritage colonial extraordinairement bien conservé.

Le lendemain, nous passons la fin de l’après-midi avec Romain, au Cafe del Mar, situé sur les remparts, face à la mer des Caraïbes, offrant une vue exceptionnelle et l’un des plus beaux couchers de soleil qui soit dans une ambiance « chill out ». Rarement, nous avons ressenti une atmosphère aussi relaxante, et même si la carte des boissons affiche des tarifs nettement supérieurs à la moyenne, le lieu est magique et vaut vraiment le coup d’œil.

Sur recommandation de nos hôtes, nous dédions une journée de notre séjour à une excursion au parc national naturel des îles coralliennes du Rosaire et de San Bernardo, un parc national situé à 45 km au sud-ouest de la baie de Carthagène et en grande partie sous-marin. Recouvrant une superficie de 120 000 hectares, c’est un des parcs nationaux les plus visités de Colombie.

Près de 30 îles coralliennes rassemblées sous le nom d’Archipel du Rosaire, forment ce parc maritime naturel protégé abritant coraux, plantes marines, mangroves, nombreux poissons exotiques qui en font un des écosystèmes les plus riches de la mer des Caraïbes.

Pour une excursion à la journée à un prix raisonnable, on vous emmène en bateau jusqu’à Playa Blanca, située sur Isla Baru, une magnifique plage de sable blanc à l’eau turquoise et le repas du midi est inclus.

Le lieu est superbe mais le caractère trop touristique de l’excursion est regrettable. Comme se plaisent à le dire les accompagnateurs à l’arrivée du bateau sur Playa Blanca, les seules choses incluses dans le prix de l’excursion sont le sable, l’eau de mer et le soleil. Je confirme pour le soleil et l’eau de mer mais c’est même discutable pour le sable puisqu’il ne reste presque plus un centimètre carré de plage qui ne soit pas couvert par un abri de fortune, construits par les locaux, afin de tarifer la sieste à l’ombre des visiteurs qui débarquent par centaine tous les jours de l’année. Le déjeuner prend des allures de repas à la cantine sur fond de musique caribéenne mais avouons que le poisson est frais : vous me direz, c’est la moindre des choses dans un endroit pareil. Pour finir, les nombreux vendeurs d’accessoires, de boissons fraiches, de fruits et d’activités nautiques abreuvent les visiteurs en permanence ce qui perturbe largement le repos espéré. Je dépeins un tableau peu séduisant, pourtant je reconnais que nous n’avons rétrospectivement pas passé une mauvaise journée, je crois simplement que nous sommes de plus en plus hermétiques aux lieux de type « Gringoland ».

Avant de quitter Carthagène et son ambiance caribéenne, nous visitons le « Château de San Felipe de Barajas », situé au sommet de la colline de Saint-Lazare, une place stratégique d’où l’on aperçoit tous les chemins pouvant mener à une invasion de la ville de Carthagène par la terre ou par la baie donnant sur la mer des Caraïbes. Datant de 1536 pus reconstruit en 1657, c’est la plus grande forteresse construite par les Espagnols pendant leur période coloniale. Anecdote amusante : alors que nous visitons la forteresse, un colombien nous entendant parler avec un accent espagnol, s’approche et nous propose une visite guidée en amorçant un discours du type : « Laissez-moi vous raconter l’inestimable héritage que vos ancêtres nous ont laissés ». Nous refusons poliment son offre et le recroisons à peine 3 minutes plus tard. Il est cette fois à l’affût d’une famille de colombiens qui vient de pénétrer dans l’enceinte du fort et son discours semble prendre une autre tournure : « Laissez-moi vous raconter comment les colons espagnols pillèrent toute la richesse de notre terre ». Magda explose de rire devant cet exemplaire et finalement attendrissant « retournement de veste ».

Après une reposante semaine chez Romain et Andres, à manger sainement, à profiter de l’atmosphère relaxante de la côte caribéenne colombienne, nous quittons Carthagène pour Cali, la Capitale Mondiale de la Salsa.

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