Calcutta

Calcutta est la dernière étape de notre séjour en Inde du Nord. Nous atteindrons Howrah Junction, une des stations de train de Calcutta, après, une fois n’est pas coutume, un long trajet de plus de 20h (départ de Varanasi le 25/06/2013 à 20h40, arrivée à Calcutta le 26/06/2013 en principe vers 16h00). Finalement, j’aurai tout de même un peu mieux dormi que dans le précédent trajet en train, malgré une couchette de classe inférieure : la fatigue accumulée depuis quelques jours finit par permettre de dormir y compris dans les endroits ou conditions les moins favorables. Magda, quant à elle n’aura pas été gênée du tout par l’inconfort de la couchette, les mouvements du train et les passages incessants dans les couloirs : c’est qu’elle a, comme chacun sait, une expérience dans l’art de la sieste, compétence qui m’est complètement étrangère.

Nous nous attendons, d’après ce que nous en avons lu, à découvrir une ville affichant une pauvreté encore plus brutale que dans les précédentes villes traversées. « Yes, there is in-your-face poverty », dit le Lonely Planet! Etonnamment, à notre arrivée, c’est plutôt l’impression inverse qui nous gagne, Magda et moi. Nos premières échanges convergent : nous trouvons les rues de Calcutta plutôt plus proches de grandes métropoles occidentales que celles de Delhi par exemple, il nous semble aussi qu’un certain nombre de bâtiments sont plutôt moins miteux, la quantité de voitures récentes nous semble plus importante et nous croisons assez peu de Tuk-Tuk. Les gens autour de nous semblent également moins prêter attention à notre présence comparativement au reste de notre parcours.

Le soir, nous dînons dans un restaurant bengali reconnu – Bhojohari Manna – en suivant toujours les recommandations de l’ami « Lonely Planet » : curry de poulet, Mango chutney « naturel », accompagnements divers : riz et petits légumes et « Shukto », un assortiment de légumes noyés dans un sauce à base de lait / yaourt. Tout est succulent et pour une fois moins épicé : l’art de cuisiner juste pour permettre au palais de goûter chaque ingrédient. Le restaurant a reçu, rien qu’en 2012, 3 Awards différents pour la qualité de ses plats typiques du Bengale, et ces récompenses semblent tout à fait méritées. Pour finir, et pour le bonheur des voyageurs au budget limité, l’addition est ridiculement basse. On reviendra demain, promis, juré ! Sauf que le lendemain matin, Magda reste littéralement clouée au lit : la faute peut-être aux desserts, achetés dans une pâtisserie, toujours reconnue et recommandée par LP, qui sont comme bien souvent, en dehors de France, moins réussis car trop « étouffe-chrétien » ou trop sucrés. Du coup, impossible pour elle d’avaler quoi que ce soit pendant les prochaines 48h.

L’après-midi, Magda restant couchée à l’hôtel, je décide d’aller visiter le Victoria Memorial Hall, dont la construction en l’honneur de la reine Victoria, aura duré plus de 20 ans au début du 20ème siècle. Imaginez-vous un croisement de bâtiment entre le Taj Mahal et le Capitole américain, vous obtenez le Victoria Memorial Hall.

La galerie de peintures à l’intérieur n’a que peu d’intérêt quand on a la chance d’avoir grandi à Paris mais le bâtiment et les jardins qui l’entourent sont agréables pour se promener et la chaleur à Calcutta est plus supportable qu’ailleurs. A la sortie, je me promène dans un gigantesque parc, rappelant les pelouses londoniennes, dans lequel les activités pratiquées reflètent un temps pas si lointain où l’Inde était britannique : les adolescents jouent au criquet, d’autres font de l’équitation, les plus âgés jouent aux cartes et je tombe sur une compétition de cerf-volant. Ici réduit à sa plus simple expression : un losange en tissu attaché en son centre à une bobine de fil, la compétition consiste à dérouler la bobine de fil le plus loin possible en gardant son cerf-volant en l’air. C’est moins sportif que le cerf-volant acrobatique mais il faut tout de même bien connaitre la pratique pour maintenir le cerf-volant en l’air aux distances dont on parle ici que j’estime supérieures à 500 m. : le cerf-volant finit par ne plus être qu’un tout petit point sombre dans le ciel à peine visible.

Cet après-midi conforte mes premières impressions sur une pauvreté plutôt moins visible qu’ailleurs. J’ose sincèrement croire ne pas m’être « habitué » à la pauvreté qui nous entoure depuis quelques semaines, qui reste toujours difficilement supportable, et attribue du coup plutôt cette impression au fait que notre court séjour ne nous aura pas permis de découvrir vraiment Calcutta (2 jours et demi seulement).

Nous pensions quitter l’Inde sur une note éventuellement un peu plus « optimiste », mais c’était sans compter sur le trajet en taxi jusqu’à l’aéroport de Calcutta qui nous renvoie à nouveau en pleine figure la réalité du pays

« Incredible India », terre de contrastes.

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