Koh Chang

Après l’étape Kanchanaburi, notre prochaine destination est une île pratiquement à l’opposé de la Thaïlande, peu éloignée de la frontière avec le Cambodge.

Le jeudi 04/07/2013, nous voilà donc à nouveau sur la route, toujours en mini van réservé depuis notre Guest House direction l’Est thaïlandais. Nous espérons, ce matin encore, réussir un coup de maître : faire le trajet Kanchanaburi – Koh Chang pour un budget que nous estimons pouvoir être réduit de plus de la moitié par rapport à la proposition des agences de voyage de Kancha.

L’arrêt et le changement de mini van à BKK semble inéluctable mais en la jouant finement au niveau des choix de lieux possibles d’arrivée à BKK et en espérant toujours pouvoir acheter notre second billet à un tarif « thaïlandais », malgré notre dégaine, j’y crois à fond. Je décide donc de mettre toutes les chances de notre côté en passant l’heure et demi de transport du 1er mini van pour bredouiller 3 mots de thaï qui pourraient, d’après ce que j’ai lu, changer la donne au guichet !

Bingo, ça passe une fois de plus ! Magda me dit qu’elle va retenir longtemps l’expression sur le visage de la fille au guichet qui ne s’attendait manifestement pas à entendre de ma bouche « Bonjour, je souhaite 2 billets pour le port de Laem Ngop, SVP » dans sa langue maternelle. Il n’y avait sans doute ni le ton, ni l’accent, mais comme dit si bien Maman « tant qu’on se fait comprendre »… Tellement peu de touristes se prêtent au jeu, que même le « Lonely Planet » indique qu’un effort si minime soit-il sera toujours apprécié même si il n’est pas couronné de succès dès la première tentative. Je confirme, ça vaut le coup : bilan, on arrive le soir à Koh Chang vers 19h00, pour un budget par personne de 600 THB, contre 1250 THB pour exactement la même prestation proposée le matin même à Kancha. Avec une petite part d’incertitude toujours, mais qui n’est finalement pas pour nous déplaire, vous l’aurez compris, je dirai même qu’elle devient grisante (tant que ça se déroule bien, évidemment)

Nous passons 4 jours sur Kog Chang, mais la pluie va se mêler de notre emploi du temps et sérieusement compromettre nos intentions de Farniente. Même si ce n’est pas non plus notre activité favorite, c’est un peu dommage car l’île est très sauvage, et les plages désertes.

Nous passons donc 4 jours, K-way à portée de main, baignades à la piscine de notre hôtel – nous avons temporairement troqué la « Guest House » contre le « « Resort » – quand la pluie se calme, « pad thaï » (le plat thaï le plus répandu, à base de Noodles) au restau quand il « fait faim » et location de scooter pour partir à la découverte de l’ile, qui va se finir de façon un peu prématurée toujours pour raison de pluie battante. On avait eu de la chance jusque-là en étant très peu gêné par la saison des pluies (la « mousson »), mais à Koh Chang, on dirait que la « chance a tourné », allant sourire aux autres.

Ce n’est pas grave, il en faut bien plus pour nous décourager, et puis pour une fois, ce n’est pas comme si nous n’avions que 10 jours de vacances avant de rentrer bosser.

Kanchanaburi

Cela fait 3 jours que nous sommes en Thaïlande, et ce matin – mardi 02/07/2013 – nous quittons donc la capitale, sacs sur le dos, de bonne heure, afin de rejoindre un supposé point de départ de mini van (sans aucun doute, LE moyen de transport à privilégier) pour la ville de Kanchanaburi, située à environ 150km à l’Ouest de BKK.

Comme nous sommes bien décidés à ne recourir à aucun office de tourisme, enfin aucune « agence de voyage sans aucun scrupule », si vous avez lu notre précédent article, il y a évidemment une part d’imprévu plus forte : est-ce que le lieu supposé pour acheter les billets est toujours à cet endroit ? Sera-t-il ouvert à 7h30 du matin ? Les billets que nous prévoyons d’acheter sont-ils exclusivement réservés aux thaïlandais ou les touristes peuvent-ils se les procurer ? Si oui, au prix figurant sur les quelques forums internet que nous consultons ? Ou à un « prix touriste » ?

Définition : lorsqu’un vendeur commence la conversation par « Hello my friend », alors son offre sera probablement tout sauf un « prix d’ami » mais plutôt un « prix touriste », l’acte d’achat, s’il a lieu, entraînant un préjudice dont le montant dépend essentiellement de… la « gueule » du touriste, je dirais !

Après une nouvelle esquive d’arnaque du chauffeur de Tuk-Tuk, qui commence par essayer de nous déposer ailleurs qu’à l’endroit demandé et à nous laisser entre les mains d’un copain « agent de voyage » (Magda, rapide comme l’éclair en détection d’arnaque, n’est même pas descendue de l’engin, « chapeau l’artiste »), nous finissons par trouver, après un peu de patience et d’insistance, les billets escomptés et au tarif évoqué par nos amis les « bloggeurs voyageurs ». Il faut donc croire que nous sommes tous 2 nés sous une bonne (excellente ?) étoile et qu’Internet est décidément (j’étais déjà convaincu, en fait) une formidable source d’information à condition de savoir discriminer les sources et infos efficacement pour ne pas se perdre ou suivre une indication erronée ou imprécise : comme avec la presse finalement !

Bref, nous arrivons de bonne heure à Kanchanaburi et le mini van nous dépose directement à notre Guest House, au bord de la rivière « Mae Nam Khwae Noi », que vous connaissez plus simplement sous le nom « rivière Kwai » grâce au roman de Pierre Boulle « Le Pont de la rivière Kwai » et au film du même nom. Charmante Guest House, très abordable, staff accueillant, notre chambre est sur « pilotis », nous dormirons donc « littéralement » sur la rivière Kwai.

Le programme que nous prévoyons est le suivant :

Jour 1: l’après-midi, nous décidons de nous rendre au « Tiger Temple » à une trentaine de km de Kanchanaburi. C’est un temple, géré par des moines bouddhistes, qui a accueilli un 1er tigre orphelin en 1999, à la suite de la mort de sa mère, tuée par des braconniers. L’histoire qui s’est ensuite répandue était que ce temple pouvait accueillir des tigres orphelins et en quelques années, leur nombre a considérablement augmenté jusqu’à dépasser le chiffre de 100 depuis Mai 2012.

Tous les après midi, entre 13h00 et 17h00, les tigres sont sortis de leurs enclos et amenés dans un canyon supervisé pour exercer leur sens communautaire et réaliser des exercices. C’est aussi une fantastique opportunité de séances photos avec les touristes, et une formidable opportunité « business » bien entendu.

Le temple fait l’objet d’une controverse née de critiques de la part de défenseurs des droits des animaux. Certains parlent de maltraitances réservées aux tigres du temple, d’autres évoquent des drogues et médicaments rendant les tigres léthargiques et le spectacle désolant. Rien de cela, n’a jusqu’ici été prouvé, il me semble, malgré des enquêtes diligentées par le gouvernement thaïlandais.

Même si l’entrée n’est pas donnée, nous avons, de notre côté, profité pleinement de l’expérience et sommes loin de partager les critiques qui peuvent parfois être lues à propos du lieu. Les photos parlent d’elles-mêmes.

Jour 2: cette fois, pas de controverse possible, Erawan National Park et ses cascades et piscines naturelles d’eau turquoise mettent absolument tout le monde d’accord. Le parc s’étend sur 550 km2 et les cascades et piscines naturelles sont réparties sur 7 niveaux ce qui représente une très chouette ballade  faisable à la journée et pouvant être agrémentée de baignades régulières dans un décor naturel tout simplement somptueux. A NE SURTOUT PAS MANQUER ! Photos à retrouver dans l’album de Kanchanaburi.

Nous terminons la journée en nous rendant au fameux point de la rivière Kwai, situé à seulement 2 km de notre Guest House. C’est un pont ferroviaire, faisant partie de la « Death Railway », construite pendant le 2nde Guerre Mondiale (entre 1942 et 1943) pendant l’occupation japonaise de la Thaïlande. L’objectif stratégique de cette voie de chemin de fer était de relier 415 km de terrain accidenté entre la Thaïlande et la Birmanie pour servir de route alternative d’acheminement de matériel pour l’invasion de l’Inde par les japonais. Malgré les estimations initiales de temps nécessaire pour achever l’ouvrage autour de 5 ans, l’armée japonaise a imposé des conditions de travail proche de l’esclavage en territoire occupé et la voie ferroviaire a été terminée en seulement 16 mois. Il a ensuite été bombardé par les soldats de l’Alliance et n’a donc finalement pas pu servir sa cause initiale. C’est donc plus l’histoire que nous retiendrons, que l’ouvrage lui-même. Le pont étant situé dans la ville même de Kanchanaburi, si vous passez par-là, allez-y faire un tour, c’est rapide à voir et instructif du point de vue historique.

Bangkok

29/06/2013, 16h, nous atterrissons à Bangkok avec enthousiasme en pensant à ce que nous réserve cette nouvelle destination et culture. Les premiers instants, juste après la descente de l’avion, sont très agréables si l’on compare avec la dernière fois que nous sommes sortis d’un aéroport (à New Delhi, il y a 3 semaines).

Cette fois, on retrouve immédiatement des repères familiers : les voitures respectent les panneaux de signalisation, pas d’animaux en vue au milieu de l’autoroute, pas de harcèlement pour que nous choisissions telle ou telle compagnie de taxi, et les déchets sont jetés dans des poubelles. L‘Inde ne nous manque pas encore ! Mais, le revers de la médaille, c’est qu’on note aussi tout de suite que les gens sourient moins et semblent moins disposés à rendre service de façon désintéressée. Et très vite, cet humanisme va nous manquer. Autant le dire tout de suite, notre court séjour à Bangkok aura mis en évidence qu’ici, celui qui s’approche d’un touriste le fait presque toujours par intérêt financier, j’en reparle un peu plus tard.

Nous avons réservé préalablement une Guest House à Khaosan road, le fameux quartier des routards à Bangkok, dont le jardin central nous rappelle le Japon. Tout juste arrivés, nous achetons 2 bières fraiches et nous installons sur le toit-terrasse de PenPark Place pour prendre l’apéritif. Nous sommes seuls, de grands transats tout confort s’offrent à nous jusqu’au coucher de soleil, nous sommes tout simplement heureux.

Nous passons la journée suivante à décider et organiser la prochaine dizaine de jours qui nous attend en Thaïlande de façon à conserver suffisamment de temps pour le Cambodge et le Vietnam et nous permet aussi de ne pas recourir à une des nombreuses agences de voyage locales.

Le 3ème jour à Bangkok, nous partons à la rencontre du quartier Khaosan Road et acceptons l’offre d’un chauffeur de Tuk-Tuk de nous faire découvrir sur la journée, les principaux lieux touristiques de la ville pour une somme dérisoire (20 THB, soit 0,50€). Etrange, mais de toute façon, c’est la seule façon pour espérer voir un peu Bangkok dans le temps imparti.

On se retrouve vite confronté à une arnaque classique de Bangkok qui ne coûte pas d’argent à condition de la connaitre mais qui fait perdre du temps: le chauffeur de Tuk-Tuk vous conduit effectivement en suivant un circuit passant par les lieux touristiques d’intérêt, mais ce qu’il ne vous dit pas, c’est qu’il va rajouter des étapes « obligatoires » dans le circuit : une boutique de costumes « unique en son genre » vendant à prix d’usine, une bijouterie vendant des pierres précieuses (qui ne viennent même pas de Thaïlande en fait) et de supposées offices de tourisme ne partageant absolument aucune information d’intérêt avec les touristes et qui sont en réalité des agences de voyage indélicates cherchant à tout prix à refourguer leurs packages complets incluant hébergement, transports, repas et activités à des prix souvent exorbitants par rapport au coût moyen de la vie. Dès la première étape imposée, nous indiquons au chauffeur que cela ne nous intéresse pas et que nous n’achèterons de toute façon rien, ni ici, ni dans une autre boutique. Un peu plus tard dans la journée, le chauffeur confesse qu’il gagne sa vie avec les coupons qu’il récupère à chaque fois que nous entrons dans une boutique et y restons au moins 5 minutes même sans acheter quoi que ce soit. Il nous supplie presque de rentrer dans une dernière « agence de voyage » avant que nous le quittions en fin de journée, une agence qui va nous jeter de façon bien impolie face à nos doutes manifestes quant à leurs propositions financières que nous estimons bien trop chères. Nous trouvons dommage que ces techniques soient massivement pratiquées, surtout à Bangkok qui est souvent le point d’arrivée des touristes en Thaïlande et ne participe donc pas à mettre les touristes dans de bonnes conditions pour leur séjour. Cela renvoie plutôt d’emblée une image négative du traitement réservé aux touristes et entraîne par la même occasion souvent une méfiance des touristes finalement dommageable pour tout le monde.

Passons, je ne souhaite pas que nos lecteurs retiennent uniquement cet aspect de Bangkok. Parmi les lieux touristiques, ceux que nous retenons sont une représentation géante de Bouddha (15m. dorée de haut en bas), plusieurs temples en l’honneur de Bouddha « Little Buddha », « Lucky Buddha » (qui exauce tous les vœux, quels qu’ils soient) et « Wat Saket », autrement appelée « Golden Mountain », encore un temple bouddhiste au sommet d’une colline aux reflets dorés, que nous visitons avec un couple de danois rencontré en chemin. La vue sur la ville de Bangkok y est imprenable.

Certains temples sont presque de petits villages dans la ville, au sein desquels vivent les moines en communauté. Dans l’un d’eux, nous faisons une amusante rencontre : un moine bouddhiste de 80 ans vivant à l’intérieur du complexe religieux nous invite à nous asseoir sur sa terrasse pour partager une conversation avec lui. Il parle un anglais vraiment approximatif mais nous parvenons à communiquer. Il rit régulièrement aux éclats et de façon tellement communicative que le temps passe et nous restons plus d’une demi-heure chez lui, à parler de la royauté espagnole, de notre président Hollande et de feu Président Sarkozy, qui a semble-t-il plus marqué l’esprit de notre hôte que notre actuel président socialiste. Au moment de nous séparer, il nous offre plusieurs bouteilles d’eau et conclue en me regardant : « No wife, no trouble, no kids, no trouble ! ». Un peu triste, peut-être, en tout cas, lui, malgré sa vie solitaire liée à ses convictions religieuses, nous a paru tout sauf triste !

Le jour suivant, nous quittons Bangkok et partons dans l’Ouest de Thaïlande pour quelques jours, direction la province de Kanchanaburi, réputée pour la beauté de ses paysages naturels.