Singapour

Nous sommes le 26 Juillet 2013, cela fait pratiquement 2 mois que nous avons quitté Lyon et notre programme des 3 prochains jours, c’est Singapour.

Je n’y ai jamais mis les pieds, Magda non plus, et je n’en ai entendu parler qu’au travers d’amis qui sont ou ont été installés en général pour raison professionnelle. Ce choix de destination s’explique initialement en grande partie parce que Singapour est un hub aéroportuaire important d’Asie du Sud Est et que cela représente une étape « logique » en venant du Viêt Nam et en allant ensuite en Australie.

Et c’est probablement parce que nos attentes à propos de Singapour ne sont pas fondamentalement fortes que la surprise est plaisante. Nous partagions déjà dans un précédent article l’étonnante vitesse à laquelle l’esprit humain se forge une première impression d’un nouveau décor (ou d’un nouvel interlocuteur). Et même si l’on peut raisonnablement penser que tous les aéroports du monde se ressemblent, souvent, les premières impressions se ressentent dès la sortie de l’avion, l’accueil à l’aéroport ou le premier transport en commun à la sortie du terminal.

On dit que « la première impression est souvent la bonne », et bien tant mieux parce que nous ressentons très vite un bon feeling à Singapour : on trouve, sans même chercher, un ATM HSBC pour sortir des espèces, le métro arrive jusqu’à l’aéroport et permet de rejoindre le centre-ville en moins d’une demi-heure, tout est ultra-clean, bien indiqué, facile en somme, et on a même la chance d’avoir trouvé un Couchsurfer qui va nous héberger pour les 3 jours. Il s’agit d’un jeune ingénieur taïwanais, expatrié à Singapour pour raison professionnelle, et séduit par le concept CouchSurfing pour les rencontres qu’il permet de faire. Du coup, il accueille continuellement des voyageurs chez lui depuis 7 ou 8 mois environ, y compris plusieurs personnes à la fois. C’est ainsi qu’on partage le premier dîner et les quelques bières qui suivent avec une indienne, hôtesse de l’air, vivant à Calcutta, 2 jeunes étudiantes taïwanaises, un couple de polonais en voyage en Asie du Sud Est et notre hôte, une fine équipe.

Le lendemain matin, enfin midi finalement, nous partons en même temps que les polonais à la découverte de la Ville-Etat. Nous commençons par « Gardens by the Bay », un espace vert « nouvelle génération » qui fête son premier anniversaire cet été 2013. C’est un agréable endroit pour se promener qui rassemble végétaux du monde et architecture moderne : c’est là qu’on trouve ces monuments ressemblant à des arbres et qui n’en sont pas ! L’endroit offre aussi une vue impressionnante sur le célèbre Marina Bay, ce luxueux hôtel, qui ressemble à un navire et qui accueille sur son immense plateforme, une piscine appelée « piscine infinie », mesurant 1 km de long et dont nous ne verrons malheureusement pas la couleur puisque réservée aux clients de l’hôtel (l’hôtel en question offrant des prestations « un peu » hors budget pour les Backpackers que nous sommes). Nous allons ensuite déjeuner à China Town, dans un « Food Court » ou « Hawker Center », qui sont des sortes de cantines couvertes bon marché dans lesquelles on peut manger tantôt chinois, japonais, thaïlandais, vietnamien et même indien (choisir, pour cela, un « Food Court » du quartier « Little India » et pas China Town). Nous passons le reste de l’après-midi à découvrir cet étonnant mélange d’architecture ultra moderne et de cultures : on croise en effet à Singapour de nombreuses ethnicités différentes : des profils indiens, européens, asiatiques.

En début de soirée, nous rejoignons Matthieu, un ami français, sa femme Emma et leur fils Victor, moins d’un an, qui sont installés à Singapour depuis 6 ans. Ils nous ont fait signe pour les rejoindre à un BBQ  entre expatriés, au bord de la piscine du condominium (comprendre « résidence ») de l’un d’eux. Soirée géniale, of course : rencontres et discussions avec les expatriés français et espagnols du coin, nourriture succulente (Matthieu n’a pas perdu la main, il reste patron indétrônable au BBQ), champagne et foie gras pour fêter les fiançailles d‘un couple d’invités. Ça nous change de notre régime alimentaire de Backpackers et ça nous fait un bien fou!

Le lendemain, on retrouve Matthieu, Emma et Victor dans un chic « shopping mall » du centre-ville puis on part se promener au Jardin Botanique de Singapour dans lequel on passe une partie de l’après-midi à se promener, profiter du soleil et à faire des photos dans le « jardin des orchidées », à ne pas rater si vous vous rendez au Jardin Botanique : le climat singapourien semble paire particulièrement aux orchidées qu’on trouve ici dans des formes et couleurs variées. Le jardin présente également de très nombreux et originaux croisements hybrides.

Nous prenons ensuite la direction de Marina Bay et arrivons juste avant la tombée de la nuit ce qui nous permet là aussi de prendre quelques photos du crépuscule tombant sur la baie de Singapour puis de nous promener de nuit dans ce quartier ultra-moderne et magiquement illuminé.

La journée du lendemain va s’avérer courte. Nous aurons seulement le temps de plier nos affaires, d’aller déjeuner vers le quartier de Matthieu et Emma, puis de repasser chez eux en coup de vent pour prendre une bonne douche et récupérer nos backpacks, laissés chez eux 2h plus tôt, avant de nous diriger vers l’aéroport.

Dans moins de 10h, nous serons à Sydney, en Australie, et Singapour Airlines nous gâte ce soir : c’est un A380 tout neuf qui opère le vol, ce qui laisse Magda de marbre alors que je suis comme un dingue. Bon d‘accord, ça reste un avion, mais, indiscutablement, quand on vole dans le plus gros porteur au monde, après avoir emprunté de nombreux autres appareils dans les dernières semaines, on sent une nette différence de confort et de traitement, délicieusement appréciable après 2 mois de vagabondage.

Nha Trang & Saigon

Pour rejoindre Nha Trang, notre avant dernière étape vietnamienne, nous devons à nouveau prendre un bus de nuit, dont le départ est censé se faire de l’agence « Camel Travel » de Hoi An, cette compagnie de bus au personnel « si aimable », avec laquelle nous sommes contraints de voyager jusqu’à Hô-Chi-Minh-Ville (notre billet Open Bus est opéré par cette compagnie depuis Hanoï e jusqu’à notre dernière étape).

Finalement, on commence par nous faire marcher de l’agence Camel Travel, jusqu’au terminal de bus qui est à 2km environ, backpacks sur le dos. Et en fait je devrais dire « on nous fait courir » puisque maintenant que nous connaissons tous la musique, le trajet à pied entre l’agence et le terminal se transforme très vite en une course de demi-fond dont les participants sont les futurs passagers du bus et les récompenses ne sont pas des médailles mais les meilleures places du bus, condition nécessaire mais pas suffisante pour espérer une nuit de sommeil convenable. Et cette fois, j’ai bien l’intention de dormir ! Du coup, Magda et moi arrivons en bonne position dans cette course et cela nous permet d’arracher, in extremis, 2 places correctes. Ouf !

Durant ce trajet, on retrouve un couple d’argentins très sympa déjà rencontré dans le précédent « Sleeping Bus » et un espagnol « Jordi » de la ville de Lérida en Catalogne, qui voyage depuis presque 2 ans et avec qui nous allons partager nos derniers jours au Vietnam. Il lui est arrivé un incident de parcours hier soir : il s’est fait voler une forte somme d’argent liquide dans le dernier hôtel dans lequel il a séjourné, sans aucune effraction sur a porte de sa chambre et, après lecture de différents avis à propos de l’établissement sur Internet, non seulement il est loin d’être le premier à vivre cette mésaventure mais en plus la majorité s’accorderait à dire que le staff de l’Hôtel est directement lié à cette lucrative activité. Il a dû en venir aux mains pour récupérer son passeport après avoir tout fait pour visionner les images de vidéo surveillance de l’Hôtel, le staff ayant été « incapable de » – n’ayant pas souhaité- partager les images du créneau horaire « critique ». Ce qui lui est arrivé est bien plus gênant que notre épisode précédent avec la compagnie de bus mais nous partageons du coup avec Jordi une sensation commune à propos du Vietnam, en plus de partager une « langue » commune. Durant nos derniers jours au Vietnam, nous tâcherons pourtant tous les 3 de ne pas succomber aux généralités, basées sur « nos » mauvaises expériences.

Nous passons 2 jours à Nha Trang, qui est une station balnéaire, sans intérêt culturel, une sorte de « La Grande Motte Vietnamienne » nous permettant au moins de récupérer les heures de sommeil dont nous manquons.

Nous rejoignons ensuite Hô-Chi-Minh-Ville dans la nuit du 24/07/2013 au 25/07/2013, toujours en bus de nuit et toujours en compagnie de Jordi, avec qui nous partageons un dernier petit-déjeuner dans le quartier des Backpackers de Saigon, Pham Ngu Lao.

Nous passons notre dernière journée au Vietnam dans ce même quartier et rejoignons notre Guest House de bonne heure puisque nous volons demain en direction de Singapour, pour une courte étape de 3 jours.

Hoi An

Le 19/07/2013, après un « court » trajet en bus (court, ici, c’est 4h), nous arrivons à Hoi An, au centre du Vietnam sur le littoral. Anciennement appelée Faifo, elle a été un des ports les plus importants de l’Asie du sud Est entre le 17ème et le 19ème siècle. C’est aujourd’hui une charmante petite ville qui allie charme et Histoire, devenue une étape touristique incontournable et considérée par beaucoup comme la plus jolie ville du Vietnam.

Son centre-ville pédestre est particulièrement agréable : il regorge de temples bouddhistes, d’anciennes bâtisses héritées des occupations chinoise et japonaise du passé qui ont été conservées en bon état malgré les guerres successives qui ont rongé le Vietnam durant le dernier siècle.

Nous décidons de suivre un itinéraire proposé par Lonely Planet permettant de découvrir tous les sites d’intérêt du centre-ville : les anciennes bâtisses chinoises, le Pont couvert Japonais, le marché couvert, qui borde la rivière Thu Bon, et dans lequel nous goûtons de délicieux litchis vietnamiens.

Le Pont Japonais, construit en 1590 par la communauté japonaise occupant les lieux, est probablement le « highlight » touristique de Hoi An. La légende dit qu’un gigantesque monstre appelé « Cu » (c’est la légende, que voulez-vous que j’y fasse ?) occupait les lieux et qu’il était si grand que sa tête était en Inde, sa queue au Japon et son corps occupait le Vietnam. A chaque mouvement du monstre, une terrible catastrophe s’abattait sur le Vietnam : inondations, tremblement de terre etc. Le pont aurait été construit sur le point le plus vulnérable du monstre de façon à le tuer. Les occupants d’Hoi An ont ensuite ressenti une pitié si forte qu’ils ont décidé de construire un temple sur le pont pour prier pour l’âme du défunt monstre. Aujourd’hui encore, ce tout petit temple au centre du pont sert régulièrement de lieu de culte.

L’après-midi, nous partons en direction de la plage à moto et j’ai juste le temps de souhaiter à tout le monde un bon été avant que la pluie ne vienne recouvrir mes mots. Nous nous réfugions dans un bar de plage tenu par un français (et son épouse, vietnamienne, bien sûr, cf. précédent article) dans lequel règne une ambiance « hawaïenne », prémisse de la soirée qu’ils organisent le soir-même.

On se console de la pluie en buvant un cocktail, accoudé au bar, et en discutant avec le patron et le DJ.

Le soir, nous retournons dîner au centre-ville et profitons de l‘accalmie pour découvrir l’autre berge du fleuve qui traverse Hoi An, une ville dont il ne faut pas rater l’ambiance nocturne dans le vieux centre : les lampions, achetés par les touristes et déposés à la surface de la rivière, dérivent doucement et confèrent au lieu une ambiance particulièrement féérique.

Hué

Après 2 jours passés dans la baie d’Ha Long et une journée de transition pour le trajet retour de Ha Long à Hanoï, c’est une longue et agitée nuit de bus qui nous attend pour nous déplacer vers le Sud jusqu’à la ville d’Hué.

Le 17/07/2013, fin d’après-midi, l’agence qui nous a vendu les billets « Open Bus » commence par nous faire patienter une bonne heure avant qu’on vienne nous chercher pour rejoindre le terminal de bus. En conséquence, nous sommes donc les derniers à monter dans le bus et sommes donc contraints de choisir des places en hâte (ça paraît anodin, mais le choix des places est crucial dans ces « sleeping bus » puisqu’on y passe quand même parfois plus de 15h). Le chauffeur du bus s’approche et nous invite sans amabilité aucune à aller nous installer tout au fond, à côté des toilettes puisque les places que nous avons choisies sont soi-disant réservées aux « VIP », ayant payé un supplément. Sachant pertinemment que c’est un stratagème du chauffeur pour attribuer les meilleures places aux vietnamiens pourtant arrivés juste après nous, je refuse aimablement en demandant à voir à quoi ressemblent ces fameux billets VIP, s’ils existent. Parce le chauffeur voit bien que nous ne sommes pas décidés à bouger, il fait appel aux 2 autres chauffeurs pour employer la manière forte et je me fais bousculer méchamment: j’ai beau vouloir rester, je ne fais pas le poids et un autre passager du bus vient jusqu’à moi en me suggérant de ne pas m’opposer plus longtemps car je n’aurai de toute façon pas le dernier mot avec « eux » (il connait la musique apparemment). Je suis comme un fou, mais Magda et moi nous exécutons et regagnons les places du fond. Moi, je rumine et jure intérieurement de « me venger », plus tard.

Inutile de préciser que nous passons donc une nuit de m****.

Le lendemain matin, à notre arrivée, nous trouvons rapidement notre hôtel (le personnel est charmant, cette fois), prenons un rapide petit déjeuner et décidons de louer une moto, le moyen de locomotion le plus pratique et le moins cher pour se déplacer localement.

Nous partons visiter la Cité Impériale d’Hué, une citadelle datant du début du XIXème siècle, sous la dynastie chinoise N’guyen, qui a régné et dirigé le pays jusqu’en 1945. De nombreux monuments à l’intérieur de la citadelle ont été détruits pendant la Guerre du Vietnam mais il reste quelques vestiges intéressants comme le Thai Hoa Palace, le To Mieu Temple et la « Forbidden Purple City », une citadelle dans la citadelle, réservée à l’usage de l’empereur pour s’adonner aux plaisirs de la vie.

A l’heure du déjeuner, je n’ai toujours pas digéré l’épisode d’hier soir et je pense toujours à notre prochain voyage en bus. Je propose à Magda de m’accompagner à l’agence de voyage d’Hué responsable de l’organisation de notre prochain trajet, car j’ai l’intention de leur faire écrire sur nos billets que nous sommes en droit de choisir nous-même nos places dans le bus. On nous accueille presque plus mal encore que la veille: le jeune homme du guichet en arrive à me dire qu’il veut bien écrire ce que je lui demande en échange de mes lunettes de soleil (même pas en rêve…). Il finit tout de même par écrire quelque chose en vietnamien sur nos billets mais nous obtenons la traduction une heure plus tard auprès d’un serveur aimable d’un restaurant voisin. Résultat: « Veuillez asseoir ces touristes au fond du bus, à côté des toilettes ! »

OK, là, ç’en est trop, je vais vraiment me le faire !

On repart donc illico presto en direction de l’agence avec la ferme intention de leur expliquer qu’il serait bon d’arrêter de prendre les touristes pour des abrutis.

Devant l’agence, Magda me demande de rester dehors, sur la moto, pendant qu’elle se charge d’expliquer ce que nous pensons à l’agent d’accueil : venant d’une femme, elle pense que les choses ont moins de chances de dégénérer.

Je vois tout ce qui se passe de l’extérieur, je me retiens de rentrer mai je boue de l’intérieur. Ça dure au moins 10 minutes pendant lesquelles j’ai vraiment la sensation qu’ils continuent de la prendre pour une c****.

Du coup, quand elle me fait signe de la rejoindre, je crois, à tort, qu’elle me demande de m’en mêler. En réalité, elle a juste besoin de mon billet car il semblerait que l’une des adjointes soit finalement prête à écrire vraiment ce que nous souhaitons sur nos billets. Bah c’est trop tard, il fallait le faire en première intention. Je rentre dans l’agence au pas de course et je m’empare sans réfléchir d’une grande statue religieuse en porcelaine trônant fièrement sur un promontoire en menaçant de la rompre au sol si personne ne nous rend nos billets avec la mention demandée de façon immédiate.

Silence de mort dans l’agence, plus personne ne bouge, ni les agents derrière le guichet, ni les clients qui attendaient patiemment leur tour. Je ne sais pas quelle divinité je tiens au-dessus de ma tête en menaçant de la laisser tomber au sol mais j’ai la sensation qu’on nous prend soudainement beaucoup plus au sérieux !

Finalement, une seule agente daigne bouger face à mes menaces et c’est pour attraper le téléphone. J’ai toujours la statue dans les mains mais j’indique à Magda que nous avons 30 secondes maxi. pour récupérer nos billets et déguerpir en vitesse avant que la police ne s’en mêle. 30 secondes plus tard, j’arrache donc des mains de l’agente ce que je crois être le billet de Magda (en réalité je viens de m’emparer d’un 3ème billet Open Bus vierge, tant pis pour eux, fallait pas me chercher),  je repose calmement la statue sur son promontoire et je tape quand même 2 bons coups dans le guichet, pour la forme, ou parce que j’en ai besoin en fait, et on dégage. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas gonflé à ce point !

Nous nous écartons rapidement du centre-ville en moto, ce qui nous permet de découvrir cet après-midi des paysages intérieur du centre du Vietnam et de nous aventurer un peu hors des circuits classiques proposés aux touristes.

Et cela fait du bien car nous avons l’impression qu’il n’est pas si facile de se la jouer « autonome » au Vietnam.

Dans un autre registre que le tourisme, il est impossible, par exemple, pour un étranger, d’ouvrir un business sans avoir un proche vietnamien et le propriétaire du local commercial utilisé sera dans tous les cas un vietnamien qui vous le louera. Etonnant pays que le Vietnam, tiraillé entre une politique éminemment communiste et de très nombreux habitants semblant ne suivre aveuglément qu’une seule direction: celle du développement économique : ils sont extrêmement nombreux à posséder un local commercial dont ils cherchent bien sûr à tirer le plus de profit.

Cat Ba & Baie d'Ha Long

Lundi 15/07/2013, 3h50 du matin, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, en tout cas, c’est l’impression que j’ai en me levant! Normal, à cette heure, me direz-vous!

Nous devons être à 5h20 à la station de bus de Hanoï pour partir vers Cat Ba, l’île située dans la baie d’Ha Long sur laquelle nous allons passer les prochaines 48h.

5h plus tard, nous arrivons à Cat Ba et trouvons rapidement une Guest House pour les 2 jours. Il ne nous reste plus qu’à dégoter un programme pour l’après midi et le lendemain, nous permettant de profiter pleinement de la sérénité de la baie.

En début d’après-midi, après avoir refusé une nouvelle et inacceptable offre de tour organisé du propriétaire de notre Guest House, nous finissons par trouver ce que nous cherchions: « Asian Outdoors » est une boite qui existe depuis 2006, dont les équipes sont essentiellement des non vietnamiens, presque tous passionnés d’escalade, et dont les programmes « découverte de la baie » sont flexibles et peuvent être achetés à la journée (de par la proximité de la baie). On se décide donc pour une journée en bateau, avec 2 activités Canoë-Kayak, pour le lendemain.

En attendant, cet après-midi, on nous conseille de monter un peu à pied sur les hauteurs de Cat Ba juste derrière le port pour avoir un premier aperçu du paysage que nous découvrirons demain en naviguant. Et en effet, après quelques centaines de mètres, quel paysage! Des îlots rocheux de toutes tailles à perte de vue. Vraiment un panorama unique, qui justifie pleinement la renommée de la baie.

Le lendemain matin, au réveil, il pleut! On nous a prévenus hier que l’excursion aura lieu quelles que soient les conditions météo mais on commence tout de même à croire (après l’épisode Koh Chang) qu’une divinité suprême de je ne sais quelle religion cherche à nous dissuader d’approcher des îles.

On nous accueille de bonne humeur chez Asian Outdoors et vers 9h du matin, nous sommes sur l’eau, à bord d’un « Junk Boat », pour rejoindre la zone de « Kayaking » dans laquelle nous allons évoluer ce matin. Le groupe est sympa, nous sommes 10 personnes max., ce qui est apparemment très rare lors des excursions « all inclusive » organisées par les autres agences de tourisme: tant mieux, c’est ce que nous sommes venus chercher.

Nous passons donc la matinée en canoë à naviguer calmement entre les îlots (si vous vous posez la question : oui, il pleut toujours et ça se voit sur les photos, mais l’eau est néanmoins très chaude), à s’arrêter ici et là sur des criques désertes et à a se baigner dans une eau vert émeraude à presque 30°.

Après un déjeuner copieux sur le « Junk Boat » avec les autres membres du groupe, je change mon fusil d’épaule pour l’activité de l’après-midi car je découvre qu’un groupe restreint de touristes partent cet après-midi, non pas refaire du canoë, mais du « Deep Water Climbing »: de l’escalade sans matériel sur les parois rocheuses des îlots de la baie, qui permettent de chuter sans risque, puisque on retombe toujours dans de l’eau. Et ça, vous imaginez bien que c’est un concept qui me séduit immédiatement 😉

Magda est évidemment très triste de voir son homme la délaisser pour quelques heures mais retrouve tout de suite le sourire quand elle spécule que si son homme s’enfuit, c’est le moniteur musclé et bronzé de canoë qui va me remplacer pour être son coéquipier de l’après-midi.

Si vous voyagez dans le nord du Vietnam et que vous cherchez une alternative aux « tours organisés » depuis Hanoï pour aller profiter de la sérénité de la Baie d’Ha Long, alors vous pouvez suivre nos conseils les yeux fermés : rendez-vous à Cat Ba depuis Hanoï en bus et ferry, puis allez rencontrer l’équipe d’Asian Outdoors sur le port de Ca Ba dont les formules sont souples et bien plus accessibles. Vous bénéficierez alors d’une expérience incomparable sur la baie et en petits groupes. Nice deal!

Arrivée & Hanoï

Après notre traversée express du Cambodge, nous atteignons le 11/07/2013, Hô-Chi-Minh-Ville, au Sud du Vietnam où nous ne resterons qu’une seule nuit, puisque nous avons ajouté à notre itinéraire un vol local Hô-Chi-Minh-Ville – Hanoï, départ prévu le lendemain, 12/07/2013.

Ce vol Low Cost va nous permettre de rejoindre en 2h le Nord du Vietnam que nous traverserons du Nord au Sud pendant les 15 prochains jours, avant de redécoller, le 26/07/2013, à nouveau d’Hô-Chi-Minh-Ville, pour le Sud cette fois, direction Singapour.

En plein centre de HCMC, nous trouvons assez vite une petite chambre sans prétention mais propre dans une Guest House au personnel accueillant : 10 USD, parfait pour cette nuit. Nous allons ensuite nous promener autour de Pham Ngu Lao Street, le quartier des Backpackers, puis dînons dans un restaurant de rue à la cuisine traditionnelle juste à côté de Ben Thanh Market, le plus grand et le plus fréquenté des marchés couverts de HCMC. Le quartier est extrêmement vivant, la circulation incroyable, principalement due aux innombrables motos qui occupent la majeure partie de la route : pas de doute, nous sommes bien au pays de la moto.

Le 12/07/2013, en fin d’après-midi, nous embarquons à l’heure, à bord d’un Airbus tout neuf de la compagnie JetStar et atterrissons 2h plus tard à la capitale, Hanoï, où nous attend Rachel, qui a précédemment accepté notre « CouchSurfing Request » pour 3 nuits. RDV fixé dans un bar proche de chez elle, fréquenté par des expatriés et qui sert encore à diner après 22h. Nous faisons connaissance avec Rachel et un de ses collègues autour d’une omelette, une assiette de frites, et quelques bières, dans un bar qui n’a rien de local, mais dont l’ambiance est très agréable: c’est vendredi soir, début de week-end, ça s’annonce donc bien.

Ce premier week-end au Vietnam, nous sert, comme d’habitude, à organiser notre séjour à venir au Vietnam: qu’avons-nous envie de faire? Qu’avons-nous le temps de faire? Qu’est-ce que nous ne devons pas rater?

On prend les informations dans nos guides touristiques et en allant solliciter les agences de tourisme pour l’étalonnage budgétaire indispensable.

La première étape immanquable (c’est la principale raison pour laquelle nous sommes montés jusqu’à Hanoï) est d’aller naviguer un peu sur la baie d’Ha Long, mais nous ne souhaitons pas recourir aux innombrables offres « All inclusive Tours » qui proposent grosso modo toutes le même forfait A/R Hanoï – Ha Long Bay + 1 nuit sur un bateau + repas inclus + activité Canoé en margeant sans doute comme des gorets. Donc, nous allons devoir ruser, où en tout cas passer un peu de temps à glaner des informations pour étudier des alternatives.

Et très vite, en échangeant avec les connaissances de Rachel, on nous oriente sur Cat Ba, une île située dans la baie d’Ha Long que nous pouvons rejoindre assez facilement avec un billet combiné bus + bateau. Une fois sur place, les options pour découvrir la baie sont nombreuses et cette option offre à minima la liberté de choisir le type d’activité que nous souhaitons faire sur place.

Pour la suite de notre périple vietnamien, l’option qui semble être le meilleur compromis pour en voir le plus possible dans le temps imparti est l’Open Bus Ticket. Pour 39$ / personne, nous nous offrons donc la traversée Nord – Sud du Vietnam en 4 étapes (Hué – Hoi An – Nha Trang et Hô-Chi-Minh-Ville) sans contraintes de dates et en « Sleeper » bus pour tous les trajets. A ce prix, là, j’ai conscience que les nuits de voyage ne seront probablement pas « tout confort », mais on est jeunes, pas de problème de dos à déclarer donc on devrait tenir le coup. Et puis finalement, c’est le moyen de transport le plus répandu et le plus fréquemment utilisé par les Backpackers au Vietnam.

En plus, coup de bol, Rachel, notre hôte, nous accueille dans des conditions exceptionnelles donc on va pouvoir prendre des forces: nous avons notre propre chambre au deuxième étage, notre propre salle de bain, son accès Internet fonctionne à merveille et elle nous prête un vélo chacun lorsque nous voulons nous rendre au centre d’Hanoï. Magda a même le privilège de rouler ‘électrique’, pas de refus compte tenu de la chaleur. Les vélos prêtés par Rachel nous font gagner un temps fou et nous permettent de parcourir Hanoï bien plus vite qu’à pied ou en transport : entre le « Old Quarter », le Ho Tay (West) Lake, Ba Dinh District (le quartier de Rachel), et Ha Ba Trung District (le quartier sud, sans grand intérêt, mais étape indispensable pour l’achat de nos billets de bus pour la Baie d’Ha Long), nous aurons avalé plusieurs dizaines de km à vélo en 2 jours.

En dehors des aspects organisationnels, nous visitons le musée Hô-Chi-Minh, l’illustre et 1er Président de la République Démocratique du Vietnam, entre 1945 et 1969. Un homme acclamé et respecté par tous, dont les convictions politiques auraient démarré en France, aux côtés du Parti communiste français dans les années 1920. Et un sacré cerveau sans doute, puisqu’il parlait, je crois, plus de 5 langues différentes. Nous manquons en revanche son tombeau, dont les horaires semblent variables et fonction de l’humeur des agents municipaux. Ils devaient donc être de mauvais poil ce jour-là !

Hanoï est également pour nous l’occasion de nous mélanger avec les expatriés de la ville, d’abord le samedi soir, par un diner très agréable avec des connaissances de Rachel, puis dans une discothèque ‘underground’ où se mélangent artistes en tous genres: grapheurs à la bombe, performers musicaux aux sonorités électroniques originales etc., enfin le dimanche soir, nous rejoignons Rachel à un « Picnic Electronique » (c’est vraiment le nom de l’événement), un rassemblement ayant lieu tous les dimanches après-midi dans le parc d’un hôtel d’Hanoï, l’occasion pour tous les expatriés du coin de partager les dernières bières du week-end sur fond sonore électronique et en extérieur.