Province de Rocha

Le 05/01/2014, nous quittons la capitale et continuons notre chemin vers la province de Rocha, située à l’est de l’Uruguay, pour rejoindre Manuel qui nous a invité à venir passer quelques jours avec eux avant que nous ne quittions l’Uruguay pour le Brésil.

Manuel vient nous récupérer à la sortie du bus emprunté à Montevideo dans la matinée, et c’est avec une immense joie que nous le retrouvons au terminal de bus de La Paloma, une petite station balnéaire le long de la côte Atlantique, dont la population n’excède pas 5000 habitants permanents. Manuel nous présente Victoria, sa compagne, et nous rejoignons, après un premier rapide bain de mer, pour se mettre tout de suite dans l’ambiance estivale, la maison, appartenant à ses parents, dans laquelle Manuel et sa famille viennent tous les étés passer quelques semaines, les pieds dans l’eau.

Dès le premier soir, nous nous sentons, ici à notre place : les parents de Manuel sont extraordinairement accueillants, sympathiques, presque toujours aussi indignés et révolutionnaires qu’à leurs 20 ans, et enfin, toujours prêts à ouvrir une bouteille pour entamer une conversation, surtout si il s’agit de faire partager leurs convictions politiques, marxistes au plus haut point. Et, même si je ne partage pas nécessairement toutes leurs opinions, force est de constater qu’ils ont su rester très jeunes d’esprit, que leur fils Manuel est tout simplement un mec génial et que nous sommes ravis d’avoir eu l’opportunité de vivre quelques jours avec eux en Uruguay. Les parents de Manu sont intéressants car leur vie est liée au monde de l’athlétisme, mais la discipline dans laquelle ils excellent est loin d’être la plus médiatisée : ils sont tous les deux sauteurs à la perche et pas à n’importe quel niveau, s’il vous plait ! Son papa, qui a eu un niveau national dans sa jeunesse, est en réalité meilleur entraineur qu’athlète : il a entrainé de nombreux athlètes sud-américains dont plusieurs ont eu ensuite l’opportunité de venir s’installer en Europe et il est toujours, à 74 ans, l’entraineur de sa femme, qui, à 54 ans, continue d’évoluer en compétition pour les vétérans, à un niveau international, en ayant elle-même démarré l’entrainement entre 35 et 40 ans. Et quand on voit la simplicité et l’usure des machines de musculation, installées dans leur jardin depuis au moins une décennie, ou qu’on écoute son papa parler des concessions financières considérables qu’il a du faire dans sa jeunesse pour se procurer des perches d‘entrainement ou encore se payer le transport pour participer à une compétition lointaine, on réalise qu’ils ont un mérite exceptionnel et que tous les sportifs, comme dans la vie de toute façon, n’entament pas leur carrière avec les mêmes probabilités de victoire.

Dès le premier soir, leur maison, ouverte aux 4 vents, est le point de rencontre du quartier : nous sommes une douzaine de personnes rassemblés chez eux, sur leur terrasse, sa famille, des amis des parents, des amis des jeunes, les internationaux (nous), à faire cuire des pizzas au feu de bois en sirotant de la bière ou du Whisky.

Après une soirée plage, autour d’un feu de camp, avec 2 guitares (ça m’a rappelé quelques bons moments de camps d’aumônerie) et encore un peu de bière pour caler les pizzas bien au fond de l’estomac, nous rejoignons le lendemain en fin d’après-midi, Gustavo, l’ami Uruguayen de Manu, Yolana et Rodri (le couple anglo-cubain d’Argentine), sur la plage de La Pedrera, une autre station balnéaire située à moins de 10 km et reformons pour quelques jours une partie du groupe rencontré à Salta, en Argentine, il y a quelques semaines. Nous passons la fin de l’après-midi et le début de soirée sur la plage, à jouer au volley, à faire de l’acrosport, et dinons ensuite tous ensemble dans un petit restaurant de La Pedrera, tenu par un ami proche du père de Manuel.

Le lendemain, le soleil décide d’abord de jouer à cache-cache avec les nuages et la pluie tombe finalement à grosses gouttes jusqu’en fin d’après-midi. Nous profitons d’une accalmie en fin de journée pour partir en ballade à la plage, même si le temps est encore bien gris, et une partie du groupe se lance en soirée dans un gigantesque puzzle (1800 pièces) représentant à terme le Château de Neuschwanstein, que je suis le seul à avoir vu en vrai dans ma jeunesse : merci papa et maman !

Le 08/01/2014, en fin d’après-midi, nous quittons la maison de Manuel et partons à 2 voitures encore plus à l’Est de l’Uruguay pour découvrir plusieurs plages et stations balnéaires d’intérêt. Nous passons donc la fin de l’après-midi à Cabo Polonio, l’une des zones les plus sauvages d’Uruguay, qu’on atteint uniquement par transport en commun géré par la région : de gros camions 4×4 à ciel ouvert qui embarquent jusqu’à 30 ou 40 passagers. Cabo Polonio, c’est un micro-village de pêcheurs qui n’existait pas il y a 30 ans et dans lequel encore bien peu de logements sont équipés d’électricité. La seconde colonie la plus importante de lions de mer en Uruguay a élu domicile sur le littoral rocheux qui entoure le village, et les animaux, habitués à la présence humaine, ne sont pas si sauvages, se laissant approcher lors de leurs bains de soleil.

Après une ballade faisant le tour du village et un apéritif en terrasse, nous reprenons le 4×4 pour rejoindre le parking et nous poursuivons ensuite la route en voiture jusqu’à Valizas, une nouvelle petite station balnéaire des plus hippies, où nous commençons par diner, puis partons danser un peu avant d’aller planter la tente directement sur la plage pour dormir quelques heures, à 8 dans une seule tente (prouesse).

Le 09/01/2014, après quelques photos prises au réveil, tôt le matin, sur la plage de Valizas, nous reprenons à nouveau la route et nous dirigeons toujours plus au nord-est pour atteindre le Parc National de Santa Teresa, un Parc sous tutelle de l’Armée et dont les plages désertes, attirent quelques touristes uruguayens ou brésiliens (la frontière n’est maintenant plu qu’à 35 km) venus camper au calme, dans le gigantesque espace de camping qui longe la plage : pas moins de 1200 emplacements à l’ombre des eucalyptus sont offerts ici et c’est la seule manière de se loger. Arrivés en fin de matinée, nous longeons la plage sur quelques kilomètres pour aller nous baigner à l’extrémité nord-est, appelée « Cerro Verde », une colline recouverte de végétation qui se jette directement dans l’océan et qui marque la fin de la plage.

Enfin, après avoir avalé un sandwich dans un bar de plage, nous reprenons la route pour la dernière étape avant que nous nous séparions, Magda et moi, du reste du groupe : « El Chuy ». Nous sommes maintenant à la frontière Uruguay-Brésil, qui ne présente aucun intérêt si ce n’est d’offrir de nombreux magasins Duty-Free pour les touristes, dans lesquels on peut trouver des produits strictement identiques à ceux proposés dans les aéroports : alcool fort, cigarettes, parfums, bijoux, fringues et accessoires électroniques. Nous prenons soin d’acheter une bouteille que nous confions à Manu pour remercier ses parents et nous séparons du groupe en fin d’après-midi en attendant notre prochain bus, ayant acheté in extremis, dans l’après-midi, les 2 dernières places disponibles pour le long trajet jusqu’à Florianópolis, au Brésil, 1000 km au Nord-Est, toujours le long de la côte Atlantique.

Cette semaine passée en Uruguay nous laissera probablement des souvenirs pour longtemps, en grande partie par l’immense générosité de nos hôtes et amis qui ont su nous convaincre, comme ils le disent si bien, qu’« Uruguay es el mejor país ! » (l’Uruguay, c’est le meilleur pays !)

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