Andahuaylas

Après 2 jours passés à Ayacucho, nous continuons notre route en direction de Cuzco et la Vallée Sacrée. Les routes des provinces andines étant sinueuses et régulièrement non goudronnées, une étape intermédiaire avant Cuzco nous semble utile. C’est ainsi que nous décidons de nous arrêter à Andahuaylas. Située à presque 3000 m. d’altitude, avec seulement 7000 habitants, c’est pourtant la deuxième ville, en importance, de la province d’Apurímac, l’une des moins explorées des Andes péruviennes.

Après une nouvelle nuit de bus inconfortable, tous les passagers descendent au terminal terrestre d’Andahuaylas : il est 3h du matin ! Quel horaire d’arrivée débile ! Il suffirait de décaler de quelques heures dans la soirée le départ d’Ayacucho pour faire arriver ce bus à une heure un peu plus décente à Andahuaylas, mais apparemment, c’est comme ça et pas autrement. Nous étions informés des horaires au préalable mais comptions sur les retards habituels, espérant ainsi arriver un peu plus tard qu’en plein milieu de la nuit. Après 2h d’attente dans le glacial terminal, avec quelques autres passagers, des locaux pour la plupart, nous devrions maintenant pouvoir intégrer une chambre d’hôtel en ne payant que la prochaine nuit. Quelques minutes de cyclotaxi plus tard, nous pouvons enfin nous recoucher confortablement et au chaud pour quelques heures, alors que le jour se lève sur les montagnes andines.

Dans l’après-midi, la visite d’Andahuaylas se solde en à peine une heure, après quoi nous décidons d’aller prendre des renseignements sans grande conviction pour louer une moto le lendemain. Dans un des nombreux magasins d’achat-vente, on nous recommande une autre adresse à quelques « cuadras », où nous tombons sur un sympathique patron-mécanicien qui loue en effet des motos, d’ordinaire uniquement à ses compatriotes. Il accepte néanmoins de nous en bloquer une pour le lendemain matin, parce que, dit-il, notre niveau en espagnol, pour les touristes que nous sommes, rend la conversation audible – pas certain qu’il sache qu’on parle la même langue que la sienne au pays de Magda.

Le lendemain matin, nous récupérons l’engin, un trail de 200 cc, loué pour 20 soles la demi-journée, soit 5 euros environ – ça a du bon de visiter des endroits « paumés » – sans contrat ni aucune formalité administrative. Nous voilà donc partis pour quelques heures dans les montagnes, à travers routes et chemins à destination d’abord de la Lagune de Pacucha, un grand lac situé à une quinzaine de km d’Andahuaylas, puis l’imposant site archéologique de Sondor, vestiges d’une cité construite par les Chankas, une communauté indienne connue comme ennemie des Incas, partageant toutefois la même préoccupation de recherche d’emplacements stratégiques pour édifier leurs villages. Dans une zone rurale où les habitants ne parlent que le Quechua, les touristes se font rares et les rencontres avec les locaux sont aussi plus difficiles, mais une conversation approximative avec 2 bergères tout en haut du complexe de Sondor nous apprend que la lagune de Pacucha aurait une personnalité féminine, qu’une étrange sirène habiterait dans les profondeurs et consommerait les hommes qui osent venir s’aventurer dans ses eaux. Plusieurs noyades auraient été rapportées à Pacucha, toujours des hommes, paysans ou pêcheurs locaux, qui gardent aujourd’hui prudemment leurs distances.

Cette première visite de complexe archéologique nous permet donc de pressentir immédiatement la mystique atmosphère des cultures indiennes du passé!

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