Plages de Guanacaste

Nul besoin d’avoir fait de longues études d’Espagnol pour pouvoir traduire le nom « Costa Rica » : « Côte riche ». L’origine de ce nom remonte à 1502, date du 4ème et dernier voyage de Christophe Colomb sur le continent Américain. A ce moment, le découvreur de l’Amérique et son équipe rencontrent des indiens indigènes couverts d’or, et en concluent que ce pays doit être bien plus riche que ses voisins, pays qui deviendra, il est vrai, le pays le plus prospère d’Amérique Centrale.

Souvent surnommé « La Suisse de l’Amérique Centrale », il ne fait pas l’ombre d’un doute que le Costa Rica est le pays qui se porte le mieux de l’isthme reliant l’Amérique du Nord à l’Amérique du Sud : une répartition des terres faite de façon bien moins injuste que chez les voisins, un taux d’alphabétisation atteignant presque les 100% et un niveau d’éducation général bien plus élevé que d’autres pays d’Amérique Latine. A cela, ajoutons l’abolition de l’armée dès 1948 qui éloigna le risque de recours à la violence militaire à l’œuvre chez les voisins.

Pays le plus stable politiquement (avec élections démocratiques tenues depuis le XIXème siècle et une femme au poste de « Président de la République ») et le plus sûr d’Amérique Latine, le Costa Rica reste cependant bien loin de la Suisse. La pauvreté et le chômage existent bel et bien, l’état des routes et de nombreuses infrastructures est en général mauvais et la corruption sévit.

Sa comparaison avec la Suisse s’arrêtera donc au niveau de l’analphabétisme, de sa stabilité politique, du pacifisme en temps de guerre dans les pays voisins et éventuellement de ses hauts plateaux. Ce qui est intéressant, c’est que ce pays a pu se développer correctement malgré les nombreuses révolutions et dictatures ayant fait souffrir ses voisins immédiats : le Panama, le Nicaragua, Honduras, El Salvador et le Guatemala.

La contrepartie de tout cela, c’est d’une part que les tarifs pratiqués sont franchement élevés pour le niveau de service proposé, particulièrement aux endroits très touristiques comme les Parcs Nationaux par exemple, d’autre part que le littoral a été pris d’assaut en de multiples endroits par des complexes hôteliers de luxe qui tentent de restreindre l’accès à certaines plages magnifiques à leurs seuls clients pour plus de calme et de sérénité.

C’est le cas du « Four Seasons Hotel » qui s’est installé en plein milieu de la péninsule « Papagayo », au nord de la baie Culebra, dans la région de Guanacaste. Mais moi, en bon français que je suis, depuis que j’ai repéré les deux splendides plages tout au bout de la péninsule – Playa Blanca et Playa Virador – en jouant avec Google Maps le jour précédent, je n’ai plus qu’une seule idée en tête : aller voir ces plages de plus près. Je me suis renseigné hier et en fouinant un peu, il semblerait que les plages soient « techniquement » accessibles à tous. En tout cas, c’est comme ça que les plages sont décrites dans l’article d’un voyageur qui parait bien connaitre le Costa Rica.

Le 10/10/2013, à la mi-journée, nous arrivons à la péninsule Papagayo. Un poste de contrôle semble filtrer les entrées ce qui doit probablement faire rebrousser chemin à bon nombre de visiteurs. Mais en s’adressant poliment aux vigiles du poste et en prenant l’air absolument convaincus de notre droit à nous rendre sur ces plages, bonne surprise : aucune opposition ! La seule restriction consiste à laisser notre véhicule sur un parking ici même, à l’entrée, et à utiliser le service de navette – gratuit -, probablement mis à disposition par le complexe hôtelier, visant à réduire le nombre de véhicules privés.

Nous appliquons donc le règlement en parquant la voiture sur le parking en question. Après une dizaine de minutes dans une navette dont nous sommes les seuls passagers puis une descente de quelques 700 marches d’escalier en « bosque humedo » (comprendre « forêt humide »), nous découvrons la splendide « Playa Blanca », complètement déserte ! Nous passons deux heures sur cette plage de rêve où nous sommes les seuls, entre bains rafraichissants et « jeux idiots » avec les bernard-l’hermite qui nous font mourir de rire. Vers 15h, la navette revient nous prendre et nous dépose sur la deuxième plage de la péninsule « Playa Virador ». Même topo : plage incroyablement sauvage, végétation tropicale, faune variée et toujours pas le moindre touriste. Quel bonheur de voyager en basse saison !

Nous passons la nuit un peu plus au sud dans la baie « Coco », une des plus populaires du Costa Rica, dans un charmant hôtel mais finalement pas si bon marché, et terminons la journée par le plus mauvais dîner imaginable : c’est le risque quand on cherche à faire des économies sur la nourriture !

Dans les 2 jours suivants, nous nous arrêtons successivement sur Playa Danta, puis Playa Tamarindo, très connue également mais qui nous semble finalement très touristique – l’endroit idéal pour profiter d’activités sportives comme le surf et la plongée sous-marine, et pour faire la fête – puis, pour finir, Playa Avellana, la Mecque locale du surf et certainement la plus sauvage des trois.

Rétrospectivement, et à notre humble avis, aucune des dernières plages citées n’arrive « à la cheville » des deux premières visitées dans la région de Guanacaste, au bout de la péninsule Papagayo. Sans le savoir, nous avions visé « juste » dès le premier jour et mis la barre « très haute » !

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